La Marmite de Koka Mbala suivi de l’oracle (Exposé)

Cet article s’agit d’un exposé de l’oeuvre « La Marmite de Koka Mbala suivi de l’oracle »  de Guy Bikouta Menga Guy Menga. Étant proposé par un de nos lecteurs, Zakweli ne peut pas donc être tenu responsable quant à la qualité de cet exposé.

Introduction

Aller de l’avant dans le monde de ce temps, cela nécessite que l’on sache d’où l’on vient et que l’on ait la maîtrise de son passé, des lois et coutumes de sa tradition. On le sait, la loi est dure, mais c’est la loi. Mais quand c’est trop dur, ce n’est certainement plus la loi, entendue comme normes visant l’épanouissement des citoyens. On le sait aussi, les ruses ne l’emportent pas toujours sur la vérité. Guy Menga plante ici un décor pittoresque où il met en scène les couches juvénile et sénile. Dans « La Marmite de Koka-Mbala », suivie de « L’Oracle », l’auteur peint un tableau de la période post-coloniale. Nous irons ensemble à la découverte de cette oeuvre en jetant un regard sur la biobibliographie de l’auteur d’une part, et d’autre part en considérant le contenu pour en étudier la thématique et les personnages.

I. Biobibliographie de l’auteur

A. Biographie de l’auteur

De son vrai nom Gaston Guy Bikouta Menga Guy Menga est né en 1935 à Mankonongo (au sud de Brazzaville), un village situé au bord de la rivière Foulaki, dans la région sud de la République du Congo. Enseignant, dramaturge puis journaliste et animateur de la RTC (Radio-télévision Congolaise), il a dirigé la section africaine de la RFI (Radio France Internationale) en 1990 puis présentateur de l’émission « Mosaïque » sur FR3 Paris. Il fut aussi ministre dans le gouvernement d ‘André Milongo (juin 1991-janvier 1992) au Congo-Brazzaville.
Connu d’abord comme auteur de pièces de théâtre dont « La Marmite de Koka-Mbala » devenue un classique du théâtre africain de langue française, Guy Menga est également l’auteur de plusieurs romans et récits, tels « Les aventures de Moni-Mambou, L’affaire du silure, La brigade des agoutis, » etc. Il reçut le Grand Prix littéraire de l’Afrique francophone et le Grand Prix du Théâtre Interafricain. Guy Menga a hésité entre le politique et le savant dans la construction de son œuvre. Son théâtre et son roman semblent, au bout du compte.

B-Bibliographie de l’auteur

Dans l’étude de ses œuvres, Guy Menga transcrit plus particulièrement avec justesse et humour, des portraits et des situations croustillantes. L’auteur se place ainsi en ardent défenseur des valeurs propres à sa culture, et en conteur des valeurs universelles telles que la lutte contre le racisme, où chacun pourra identifier ses plaisirs de lecture proche à sa réflexion sur les sociétés africaines.
Ténor de la littérature , Guy Menga en est véritablement un, lui qui s’est introduit dans tous les genres littéraires qui l’ont conduits aux réalisations comme : La Marmite de Koka-Mbala ; ORTF- DAEC ( théâtre de 1969 à Paris) ; L’oracle ; La palabre stérile ( nouvelle , Yaoundé , Edition clé 1969 ) ; Okouele ( théâtre , Yaoundé , Edition clé 1971 ) ; Kota- Wali ( Dakar- Abidjan , NEA 1977) ; Les Aventures de Moni-Mambou ; Les indiscrétions du Vagabond.

II. Contexte de parution et paratexte de l’œuvre

A. Contexte de parution

« La Marmite de Koka Mbala » est une oeuvre éditée par Guy Menga qui nous relate la méchanceté de la cité de Koka Mbala, capitale de ce royaume dirigé par le roi Bitsamou, où les lois sont rigides et les juges inflexibles et impitoyables. Cette loi frappe souvent les jeunes qui n’ont pas atteint 20 ans. Or, un délit commis vaut une condamnation à mort, la victime est enterrée vivante sur la place publique ou jetée dans une fosse. Comme on le voit, Bitala est l’incarnation de cette jeunesse qui veut que les choses évoluent. Et l’auteur, implicitement fait adhérer le Roi à ses vues novatrices face à un Bobolo traditionaliste indéboulonnable, manipulateur fin, habile dans l’art de faire dire aux dieux ce que trame son cœur. Que le Roi, dans la Marmite de Koka Mbala, et le Vieillard dans l’Oracle, soient ouverts à la modernité, c’est le signe aussi que les sages africains ne sont pas des conservateurs bornés. Ils sont conscients de ce que quelques fois les jeunes peuvent sculpter le tam-tam qui fera danser tout le village.
Dans l’Oracle, la jeune Louaka oppose un refus à son père pour poursuivre ses études et échapper au mariage forcé comme Kany le personnage de Sous l’Orage.
De tout ce qu’on vient de parcourir, il est clair que la jeunesse a eu au final le mot de la victoire sur la vieillesse. Cette victoire de la modernité sur la tradition prouve vraiment que le monde change et qu’il il faut marcher avec lui. Néanmoins, l’auteur a bien fait de sensibiliser cette même jeunesse à ne pas entrer dans les dérives trop fréquentes ces temps-ci dits de modernité dans lesquels la jeunesse se croit tout permis. La modernité n’est pas une suppression radicale ni totale de la Tradition. Elle vient juste faire avancer la tradition en corrigeant ses cruautés, ses inhumanités.

B. Paratexte de l’œuvre

Ce roman de Guy Menga, présente deux pièces de théâtre: La Marmite de Koka-Mbala et l’oracle. Dans la première, il présente l’histoire d’un peuple craintif qui est tourmenté par de fausses affirmations concernant une marmite dite sacrée. L’auteur prévient à travers cette nouvelle les populations à éradiquer ce genre de conflits. Quant à la deuxième, il révèle les dangers liés au mariage forcé et recommande aux parents de mieux s’occuper de leurs enfants.

III. Résumé de l’œuvre

A. Résumé de l’œuvre

La Marmite de Koka-Mbala

Cette pièce théâtrale nous amène dans une citée appelée Koka-Mbala où les lois étaient impitoyables et les juges inflexibles. Certaines lois cruelles frappaient de la peine de mort une jeunesse qui aspirait à un mieux-être. Malheureusement, durant le règne du roi Bitsamou, les choses s’empirèrent parce que les juges devenaient extravagamment rigoureux et rigoristes, sans indulgence. Le grand féticheur Bobolo avait inventé une marmite sacrée dans laquelle tous les esprits des ancêtres du village s’y reposent. Il décide alors à exterminer la jeunesse de Koka Mbala de peur que cette dernière accède au trône qu’il convoite depuis belle lurette. Cette marmite inventée sème la terreur dans la vie des habitants.
Le premier conseiller accuse le jeune Bitala, âgé de 16 ans. Il est condamné à mort par Bobolo et les juges pour avoir contemplé et désiré la femme du grand féticheur qui se baignait nu. Le roi s’y oppose, il décide d’acquitté le jeune Bitala, le bannit du royaume.
Quelques jours plus tard, le jeune Bitala réapparaît, organise tous les soirs des réunions avec tous les jeunes pour démasquer le grand féticheur Bobolo et assainir le roi.
Le roi Bitsamou ordonna alors l’arrestation de son premier conseiller Bobolo. La marmite qui semait la terreur aux habitants brisée, le roi dissout le premier conseil et forme un autre, le jeune Bitala y fait partie. La jeunesse de Koka Mbala libérée du grand féticheur et de ses complices.

L’oracle

Dans l’Oracle, la seconde pièce de théâtre, Guy Menga aborde la même problématique de conflit de générations à travers le mariage forcé. En effet, un vieux paysan du nom de Biyoki, face à la somme et aux richesses proposées par son ami Wamba, il veut retirer sa fille fraîchement adolescente de l’école pour la donner en mariage au neveu de cet ami. Alors que la fille réclame un peu de temps pour finir ses études en vue de devenir infirmière, son père l’assomme d’irrespect et de banaliser la tradition. Heureusement, vieux et rusé, le grand-père de la fille trouvera des astuces pour tourner dos aux cruautés de cette tradition. Ce mariage n’eut pas lieu.

IV. Étude des personnages

Dans la pièce « La Marmite de Koka-Mbala », nous avons comme personnages :
Bitsamou : qui est le roi de Koka-Mbala. C’est lui qui mit fin aux injustices des vieillards rusés et corrigea les mauvais penchants de la tradition.
Lemba : la reine, elle est le second personnage principal qui soutiendra son mari le roi à prendre ses décisions.
Bobolo : c’est le premier conseiller du roi. Il est aussi le grand féticheur ayant créé la marmite.
Bitala : c’est le jeune homme qui fut présenté au conseil du roi et a échappé aux méfaits de Bobolo. Il a aussi aidé le roi à combattre Bobolo et à le tuer.
Les Notables : Ils sont les sujets du roi.
Les Gardes : Ils exécutent les ordres du roi.
Au nombre des personnages ayant animé la pièce L’Oracle, nous avons comme personnages :
Biyoki : le vieux paysan qui veut donner sa fille en mariage à l’âge de 16 ans
Wamba : le paysan ami de Biyoki qui négocie la fille pour son neveu.
Le jeune homme : c’est le neveu de Wamba qui souhaite épouser Louaka
Louaka : c’est la fille de Bikoyi. Elle voudrait continuer ses études mais son père aveuglé par l’argent veut la marier à un riche homme ayant plusieurs femmes.
Nzobo : c’est le faux féticheur et devin du village arnaqué par son disciple et par le vieillard.
Le maitre : c’est l’instituteur et le cousin de Louaka
Kolo : Il est l’assistant de Nzobo et l’a arnaqué.
Le vieillard : c’est le grand-père de Louaka, il a trompé les parents de Louaka et Nzobo pour le bonheur de Louaka.
Louvouézo : Elle est la mère de Louaka et n’agit que selon les volontés de son mari.

V- Étude thématique

A. Thèmes principaux

Les thèmes principaux identifiés dans ses deux pièces de théâtre sont les suivants : tradition et modernité, le mariage forcé et l’amour.

Tradition et modernité

La tradition désigne la transmission continue d’un contenu culturel à travers l’histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial .Quant à la modernité, c’est pour les uns le projet d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société, ou pour les autres la crise de la raison dans l’histoire. Quand la modernité emporte la jeunesse dans les méandres du progressisme, la vieillesse s’interpose et se porte conservatiste de la tradition et ses valeurs. L’œuvre fait donc ressortir le choc entre modernité et tradition, Jeunesse et Vieillesse. Dans la Marmite de Koka Mbala, Bitala et les autres jeunes s’opposent à la domination superstitieuse des vieux en allant jusqu’à briser la Marmite fétiche. Cet acte courageux prouve combien la lutte de la liberté et surtout le désir de se sentir dans son époque, dans les réalités de son époque, sont de nobles et grandes envies qui déterminent le bien-être.

Le mariage forcé

Le mariage forcé consiste à marier une personne contre sa volonté. De nombreux conflits des générations sont basés sur le mariage forcé. En effet, dans l’oracle, un vieux paysan du nom de Biyoki, face à la somme et aux richesses proposées par son ami Wamba, veut retirer sa fille fraîchement adolescente de l’école pour la donner en mariage au neveu de cet ami.

L’amour

L’amour désigne un sentiment d’affection et d’attachement envers un être vivant ou une chose qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité physique, spirituelle ou même imaginaire avec l’objet de cet amour et à adopter un comportement particulier. L’amour qui lie Louaka au maitre est plus fort . Pour que cet amour survive, le vieillard use de la ruse pour les lier.

B. Thèmes Secondaires

Les thèmes secondaires identifiés dans ses nouvelles sont les suivants : le mensonge, la mort , la
trahison.

VI. Étude de l’espace et du temps

1. Étude de l’espace

La marmite de Koka-Mbala

Pour cette pièce, l’auteur s’inspire du sud du Congo où sont enterrés des jeunes sous des n’sanda.

L’oracle

L’auteur se réfère à un petit village où les jeunes filles sont mariées sans leurs consentements.

2. Étude du temps

La marmite de Koka-Mbala

Cette pièce théâtrale se déroule sur une durée de 3 semaines.

L’oracle

Cette pièce théâtrale se déroule sur une durée de 3 jours car la pièce nous est présentée sur trois nuits.

VII-Étude stylistique de l’oeuvre

La marmite de Koka-Mbala

Le style de l’auteur est le style soutenu. Il exprime ses sentiments et ses pensées au cœur de ce roman. Il s’est inspiré des délits de mort qui frappaient les jeunes congolais à cause des interdits qu’ils ont commis.

L’oracle

Le style de l’auteur est le style soutenu. Il exprime ses sentiments et ses pensées au cœur de ce roman. Il nous présente les dommages du mariage forcé au Congo et partout ailleurs en Afrique.

Conclusion

Derrière le conflit de générations, se profile la question du statut de la femme dans les sociétés traditionnelles africaines. Au-delà du conflit de génération, c’est la notion de la chefferie qui est aussi mise à l’ordre du jour. Et c’est heureux que cette pièce théâtrale soit insérée dans le programme scolaire au Bénin et fasse objet d’étude et d’exposé dans les classes de première, séries littéraires en particulier. Ce bref exposé fait dans les lignes précédentes ne se réclame pas être un travail détaillé mais un travail introductif permettant aux élèves et lecteurs de bonne volonté d’approfondir leurs recherches et d’aiguiser leur désir de mieux découvrir cette œuvre.

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