Environ 400.000 comoriens vivent à l’étranger dont près de 250.000 en France

Environ 400.000 Comoriens vivent en dehors de leurs îles natales, dont près de 250.000 en France, selon une étude financée par la Banque mondiale et réalisée pour le compte du Commissariat général au Plan, dans le cadre de la recherche de nouveaux moyens de lutte contre la pauvreté.
En France, la communauté comorienne « reste concentrée autour des cinq pôles que sont Marseille/Aix, Paris, Lyon, Nice et Dunkerque, mais vit un changement démographique avec des implications sociales liées à l’entrée en scène d’une deuxième et d’une troisième génération qui sont nées en France », ajoute le document.
Les premières colonies de Comoriens en Europe se sont installées à la suite des deux Guerres mondiales auxquelles les Comoriens ont participé en tant que « tirailleurs sénégalais », rappelle le rapport.
Certains de ses « tirailleurs » avaient alors choisi de rester en France formant les premiers noyaux qui allaient accueillir, plus tard, les nouveaux arrivants.
Par la suite, « suivant le schéma classique de la colonisation par la voie de la mer, les navigateurs comoriens (on appelle ainsi ceux qui servaient comme employés à bord des bateaux de la marine marchande) se sont d’abord installés dans les ports – Dunkerque, Marseille, Le Havre – pour ensuite étendre leur présence à l’intérieur du pays, vers Lyon et Paris ».
Plus tard, l’absence d’université aux Comores favorisera le départ à l’étranger de milliers de jeunes étudiants, notamment à Madagascar, à la Réunion et à Marseille.
Les auteurs de l’étude croient savoir que pendant la décennie ayant suivi l’indépendance, les autorités françaises ont encouragé l’immigration comorienne.
« Ainsi, la communauté comorienne en France a vu sa plus grande expansion au cours des dix premières années après l’indépendance », écrivent-ils.
Grands voyageurs, les Comoriens sont présents parfois depuis des siècles sur la côte est-africaine, à Madagascar puis à la Réunion.
On les retrouve au Moyen-Orient, dans les pays francophone d’Afrique et, depuis peu, en Amérique du Nord.
« La difficulté d’aller en France n’a pas seulement influencé les échanges commerciaux – favorisant les Emirats arabes – mais a aussi conduit à l’éparpillement des étudiants comoriens qui, en plus des universités traditionnelles, poursuivent leurs études en Afrique francophone et surtout dans le monde arabe », affirme le rapport qui évoque « la quête d’une nouvelle terre promise », pour qualifier ce phénomène.
Le financement du « grand Mariage » est l’une des premières motivations du départ en exil.
Aux Comores, le « grand Mariage » est une tradition ancienne qui permet au Grand Comorien d’accéder à un rang honorifique dans la société bien que cela lui coûte des années d’économie.
Après avoir fait son grand mariage, il se voit appeler Grand Notable ou « Mdrou mdzima », ce qui est un honneur pour un Comorien.
Tout Comorien, qui veut avoir sa place dans la société, se voit dans l’obligation de faire le « grand Mariage », ainsi il peut prendre place parmi les notables et là, il est capable de diriger, juger, décider et être servi comme un roi.
Il n’est donc pas étonnant que la grande majorité de la diaspora provienne de la Grande Comore, l’île où l’institution du « grand Mariage » est la plus enracinée.
A l’inverse, à Anjouan où les habitants  vont essentiellement à Mayotte, une île comorienne sous administration française.

PANA

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