Journée internationale des luttes paysannes

La Journée internationale des luttes paysannes , appelée aussi Journée mondiale des luttes paysannes, est une journée pour souligner la persécution et la violence subies quotidiennement par les paysans et les agriculteurs du monde entier à la suite de la politique néolibérale.

Les paysans et les petits agriculteurs représentent la moitié de la population mondiale et produisent au moins 70% de la nourriture mondiale. Ce groupe comprend les petits agriculteurs, les pasteurs, les paysans sans terre, les paysans pêcheurs et les peuples autochtones du monde entier.

Cependant, malgré l’importance de ce groupe, sa contribution est loin d’être reconnue. Les populations rurales ont très peu de visibilité sur la scène publique et les « paysans », dans la plupart des endroits, sont méprisés et souvent considérés comme « ignorants », « arriérés » ou « sous-développés ».

Ce mépris va de pair avec les politiques de libre marché en vigueur depuis plus de trois décennies qui ont misé (ou parié?) sur la disparition de l’agriculture paysanne pour être remplacées par les grandes entreprises agroalimentaires et le commerce international.

Au cours des deux dernières décennies, paysans, paysans sans terres et exploitants familiaux se sont organisés pour revendiquer leur droit de protéger leurs moyens de subsistance, pour défendre leur petite agriculture et pour se faire entendre au niveau international. Le mouvement paysan international La Via Campesina a été créé en 1993. Il regroupe au niveau mondial des organisations nationales et des syndicats actifs depuis des années dans leur pays ou leur région.

« L’une des choses les plus importantes que nous ayons apprises lors de la construction de notre mouvement a été notre capacité à reconstruire notre fierté d’être paysans », a expliqué Paul Nicholson, un agriculteur basque, l’un des fondateurs du mouvement. « Nous sommes maintenant fiers d’être reconnus par les grandes institutions telles que la FAO et les conseils des droits de l’homme. »

Avec le début de la crise alimentaire en 2007 et le nombre croissant d’affamés dans le monde, le vent a commencé à s’inverser. La promesse aveugle que le secteur agroalimentaire nourrirait le monde semblait être une fiction, et de plus en plus de personnes, de gouvernements et d’institutions reconnaissent qu’il n’y aura pas de solution à la crise actuelle sans la participation des petits agriculteurs.

La crise climatique révèle également les limites du mode de production agro-industriel, extrêmement énergivore et qui détruit les sols et la nature. L’agriculture durable et les marchés alimentaires locaux, en revanche, ont un impact remarquablement positif sur le climat.

C’est dans ce contexte de crise alimentaire et climatique que des milliers de personnes appartenant à des centaines de groupes et d’organisations locales du monde entier ont célébré la Journée internationale des luttes paysannes le 17 avril.

Cet événement marque la répression d’un groupe de paysans sans terre au Brésil qui luttaient pour leur droit à la terre. Le 17 avril 1996, dans l’État amazonien de Pará, à Eldorado dos Carajás, des paysans ont été massacrés dans le cadre du Mouvement des travailleurs ruraux sans terres.

Des milliers de paysans et de défenseurs de leurs droits sont toujours opprimés, intimidés, arrêtés et tués alors qu’ils luttaient pour la terre, la nourriture, des opportunités économiques et les droits de l’homme, bien qu’ils soient les mêmes hommes et femmes qui nourrissent le monde.

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