Les programmes de développement et leurs impacts en Côte d’ivoire de 1960 à 1990 (Exposé)

Cet article intitulé « les programmes de développement et leurs impacts en côte d’ivoire de 1960 à 1990 » s’agit d’un exposé fait par des étudiants de première année de l’université Alassane Ouattara de Bouaké, département d’Histoire. Il nous a été envoyé par un de nos lecteurs. Zakweli ne peut donc pas être tenu responsable quant à la qualité de son contenu.

Exposants:

  • Kouamé Yao Lucien
  • Kouassi Kra marie Colombe
  • Kouassi Yao Cyrus
  • Kouamé Ives Roland

Enseignant:
Dr BRINDOUMI ATTA

Introduction

Dès les premières années de l’indépendance de la côte d’ivoire, les autorités politiques ont marquée un intérêt particulier pour le développement. Cette ambition de développement s’inscrit dans un contexte d’état postcolonial voulant prendre en main les reines de son épanouissement culturel, économique, politique, social etc. Dans cet élan, les dirigeants vont mener des actions en usant d’un certain nombre de systèmes qui seront qualifiés de programmes de développement intégrés. Ces programmes dans leur application conduirons la côte d’ivoire à ce qui sera qualifié de « miracle économique ». Il est important de notifier que ces programmes dans leur mise en place partent de 1960 à nos jours; mais notre cadre d’étude part de 1960 à 1990 d’où le thème de notre exposé qui se formule comme suit : les programmes de développement intégrés et leurs impacts en côte d’ivoire de 1960 à 1990.

Face à un tel sujet, une question se fait jour : quels sont les programmes de développement intégrés en côte d’ivoire et quels furent leurs impacts sur le pays dans la période de 1960 à 1990 ?

La réponse à cette question nous conduira à un développement approfondi dans lequel nous tenterons de lever le voile sur les aspects cachés de ce thème afin de faciliter sa compréhension. Notre développement s’articulera autour de deux axes majeurs. D’une part nous montrerons les programmes de développement et d’autre part nous révélerons les impacts de ces programmes dans le cours des trois premières décennies de l’indépendance de la côte d’ivoire.

 I- Les programmes de développement intégrés

1- Le libéralisme économique

Ce système qui se définit comme l’application des principes de libéralisme à la sphère économique, est un système de pensée dont la dénomination est associée au siècle des lumières. Il estime que les libertés économiques (le libre échange, la liberté d’entreprendre, le libre choix de consommation, de travail…) sont nécessaire au bon fonctionnement de l’économie et que l’intervention de l’Etat doit y être aussi limitée que possible.

a- Les codes des investissements

En côte d’ivoire, selon cette loi, six catégories d’entreprise sont réputées prioritaires : les entreprises immobilières ; les entreprises de cultures industrielles et les industries connexes de préparation (oléagineux, hévéa, canne à sucre etc.…) ; les entreprises industrielles de préparation et de transport
mécanique ou chimique des productions végétales et animales ivoiriennes(café, cacao, oléagineux, hévéa) ; les industries de fabrication et de montage des articles et objets de grande consommation (textiles, matériaux de construction, fabrication de métaux, véhicule…) ; les entreprises minières et de recherche pétrolière ; enfin les entreprises de production pétrolière.

La loi précise en outre les conditions que doivent remplir les entreprises pour être agrégées comme prioritaires.
Le régime de l’agrément prioritaire accorde aux entreprises agréées l’exonération des droits de port et la TVA concernant les importations d’équipement et de matière première, et les droits de sortie des produits fini exportés.

b- L’ouverture sur l’extérieur et une coopération internationale et régionale.

L’un des facteurs importants du progrès économique et social de la côte d’ivoire est le développement des échanges internationaux. L’environnement de l’industrie ivoirienne est, dans la plus part de ses aspects, favorable à son expansion continue et accélérée au cours de la première décennie de l’indépendance. La confiance internationale dont jouit la côte d’ivoire dirigées par le président Houphouët Boigny représente un atout majeur pour le développement de nouveaux projets industriels.

2- Les perspectives décennales (1960-1970)

  •  Contexte et objectifs

L’étude « les perspectives décennales de développement économique, social et culturel 1960-1970 », rédigée en 1962, est le premier document de planification élaboré par la Côte d’Ivoire post indépendance. Le contexte de sa rédaction présente clairement un pays, qui sort d’une longue période de colonisation, ne disposant pas suffisamment de ressources financières et humaines pour amorcer son développement. En outre, les nouvelles autorités politiques se retrouvaient face à de lourdes responsabilités de gestion à la fois économique et sociale. Les tâches des différents Gouvernements étaient donc innombrables et complexes face d’une part, à la rareté des ressources financières et humaines et, d’autre part aux choix des options économiques à privilégier.

C’est donc dans cet environnement, qu’il a été décidé l’élaboration d’une étude prospective devant définir les grandes orientations du développement du pays au cours des dix premières années de l’indépendance. Les perspectives décennales sont articulées autour de trois objectifs globaux et quatre objectifs sectoriels. Les objectifs globaux sont formulés de la manière suivante :
– le décollage économique, qui vise à définir les grandes lignes de la croissance et la répartition équitable des ressources disponibles ;
– la transformation des structures de production,
– le financement de la croissance.
Quant aux objectifs spécifiques ou sectoriels, ils se présentent comme suit :
– le développement des infrastructures économiques ;
– la promotion infrastructures culturelles, sociales et administratives ;
– Le développement agricole ;
– L’expansion industrielle.
Au cours de l’exécution de ce plan dit « perspectives décennales 1960- 1970 », se développent de nombreuses activités d’import-substitution et des industries de transformation des matières premières locales.

3- Les plans quinquennaux

Le plan quinquennal se défini comme l’ensemble des mesures gouvernementales prisent en vu de planifier l’activité économique qui s’étend sur cinq ans. Dans le cadre du développement de la côte d’ivoire, trois plans quinquennaux ont été adoptés : le premier part de 1971 à 1975, le deuxième de
1976 à 1980 et le troisième de 1981 à 1985.

a- Le plan quinquennal de 1971 à 1975

Second document de planification réalisé par l’Etat de côte d’ivoire, le plan quinquennal 1971-1975 contrairement aux précédentes études, a inscrit l’aménagement territorial comme in axe important de réflexion dans la politique de développement économique et social du pays. Cette prise de conscience des autorités politiques de l’époque vient du fait que le pays, après dix ans d’existence légale, était confronté à de graves disparités régionales liées en partie à une mauvaise ventilation des investissements entre les villes et les campagnes. Ce diagnostic va amener l’Etat à proposer pour la période 1971-1975 une politique d’aménagement du territoire visant principalement un rééquilibrage du territoire national.

Pour faciliter la régionalisation du développement, un certain nombre de structures administratives sont crée. Ensuite, trois actions spécifiques sont entreprissent dans le but de répondre à des besoins urgents et pour pallier la faiblesse des mécanismes de financement en matière d’équipement. Ce sont : les Fonds Régionaux d’Aménagement Rural (FRAR) institué par le plan de développement économique et social pour aider les villages à se doter d’équipement d’intérêt collectif (écoles, centres de santé, marchés etc.…), les Programmes d’Urgence ainsi que les programmes des fêtes d’indépendance qui permettent aux villes de se doter d’équipements et d’infrastructures publiques
importants.

Parallèlement aux actions qui viennent d’être d’écrites (FRAR, Programme d’Urgence, et fête d’indépendance), deux opérations intégrées qui partent de 1970 à 1980 sont entreprises. Ils sont la concrétisation de deux régions particulières de la politique d’aménagement du territoire. Ces opérations sont exécutées par deux sociétés d’état à compétence régionale. Ceux sont :
l’Autorité pour l’aménagement de la Région du Sud-ouest (ARSO) et l’Autorité pour l’aménagement de la Vallée du Bandama (AVB).

Créée par le décret n° 69-315 du 8 juillet 1969, l’AVB s’est investie dans deux missions essentielles : aménager les eaux de la vallée du Bandama et élaborer une stratégie de développement régionale.

L’aménagement des eaux de la vallée du Bandama comporte plusieurs aspects ; à savoir la construction d’ouvrages hydro-électriques, étude et réalisation du transfère des populations sinistrées, reconstruction de l’habitat, restriction des espaces etc.…

Quand à l’ARSO créée par le décret no 69-548 du 22 décembre 1969 est investi par deux missions comme l’AVB. D’une part prendre en charge l’aménagement de la région du sud-ouest et d’autre part élaborer un schéma directeur pour son développement. La première qui commence en 1969 et
s’arête en 1980 comporte une série d’opérations très divers. Il s’agit de la construction du port de San Pedro, la mise en place d’un réseau routier de 216 km, de 304 km de routes bitumées auxquelles s’ajoute les pistes forestières. Il s’agit également de la mise en valeur des richesses forestières, de l’installation de 5000 immigrés de Kossou. La deuxième mission de l’ARSO est rendu difficile par le report sine die de trois projets qui doivent d’organiser le développement régional, c’est-à-dire l’implantation en aval d’une sidérurgie à San Pedro, la construction d’une usine de pâte a papier d’une capacité de 300 000 tonnes par an.

A ces deux autorités nous pouvons ajouter le Programme d’Enseignement Télévisuel (PETV) introduit à la rentrée scolaire 1971-1972. Depuis son introduction dans les écoles jusqu’à la décision prise en 1980 de sa suppression, le ministère de l’enseignement présentait le programme comme suit :
« Le matin est consacré à l’enseignement des matières essentielles. L’âpres midi, l’élève mobilisera ses connaissances pour des exercices sous la surveillance éclairée de son maître, à apprendre une leçon, résoudre un problème…. »

Au niveau de l’enseignement supérieur, une sélection plus rigoureuse visera à l’amélioration des rendements. D’autre mesures sont envisagées, notamment la formation des formateurs en nombre suffisant, l’ivoirisation du personnel enseignant, la rigueur de l’orientation et de sélection pour l’accès aux filières spécialisées, le contrôle séré des dépenses, le réexamen des modalités d’attribution des bourses, enfin la nécessité de développer dans les programmes d’enseignement de l’éducation civique et morale, le sens de l’effort et de la rigueur.

Pour ce qui concerne la réalisation des programmes et formation des maîtres, le travail effectué dans le complexe de Bouake était le fait d’un très grand nombre d’assistant technique français ou canadiens.

La période quinquennale 1971 à 1975 s’agit de faire de la côte d’ivoire un important exportateur de sucre. C’est donc dans cet environnement qu’il a été décidé l’élaboration du plan sucrier permettant de sédentariser les populations en leur offrant des emplois dans les usines de sucre de Ferkessédougou et Touba.
Ce vaste programme sucrier a permis de réveiller les économies des départements des savanes par l’installation d’équipements et par l’injection des revenus.

b- Le plan quinquennal 1976-1980

Dans le courant de la période qui part de 1976 à 1980, un second plan quinquennal sera adopté dans l’élan du développement de la côte d’ivoire.
C’est dans ce deuxième programme quinquennal 1976-1980 que fut posé véritablement la problématique de l’aménagement du territoire dans le processus de développement de la côte d’ivoire. Ainsi ce vaste programme d’aménagement oriente ses efforts vers les objectifs suivants :
– Une meilleure réponse aux aspirations des populations
– La mise en valeur de l’ensemble du territoire
– La participation des populations aux processus de développement
– Protection de l’environnement et préservation des ressources naturelles, notamment forestières, hydrauliques et faunistiques.

Divers formes d’action sont menées dans cette période. C’est le cas des programmes sanitaires. Pour la réduction de la mortalité prénatale et infantile, les moyens ci-dessous seront retenus :
– Le programme d’éducation sanitaire et nutritionnelle devait permettre d’éviter les pratiques nutritionnelles erronée, notamment au moment du sevrage et de faire suivre à toutes les mères un certains nombre de règle d’hygiène au moment de la grossesse ou de l’accouchement et aux
enfants dans les périodes qui suivent leur naissance jusqu’à l’âge de cinq ans.
– Le programme de protection maternelle et infantile mené dans le cadre des PMI des maternités rurales sera envisagé. En cela il sera question de l’accroissement de la surveillance médicale des futures mères, la surveillance des nourrissons ou de l’enfant d’âge préscolaire.
– Des campagnes de vaccination notamment en ce qui concerne la rougeole et la rubéole afin que toute les filles de 13 ans puissent être vaccinées de même que le plus grand nombre d’enfant quelque soit leur sexe.

Pour pallier les nuisances environnementales, il sera question de l’entrée en service de la commission nationale de l’environnement. La réduction des pollutions et des nuisances sera recherchée par le biais de la mise en place du programme d’assainissement d’Abidjan et autres centres urbains.

Pour Abidjan, il est question de l’éradication des eaux de surface et les risque de pollution des nappes phréatiques. En ce qui concerne les villes de l’intérieur, il est question des conditions d’hygiène de l’habitat individuel et un énorme équipement collectif tant pour les eaux usées que pour les eaux pluviales qui dégradent l’environnement.

En matière de télécommunication nationale, les objectifs dans le plan 1976-1980 consistent à améliorer la qualité du service téléphonique : satisfaire les demandes téléphoniques et favoriser la pénétration du téléphone au sein des populations afin d’accroitre et améliorer la maintenance.

Il faut aussi noter que dans le programme de développement de la côte d’ivoire, le gouvernement n’a pas mis en marge la recherche scientifique. Cette volonté s’est traduite par la définition du plan quinquennal 1976-1980 d’une politique de recherche scientifique qui a progressivement étendu sa tutelle sur la quasi-totalité des organismes de recherche existants en côte d’ivoire. Cette politique, vigoureuse prise et amplifiée dans le plan quinquennal de développement 1981-1985, est poursuivie de nos jours.

En vue de donner à la politique d’ivoirisation la vigueur et la cohérence nécessaire, il est proposé de créer une commission nationale d’ivoirisation directement placé sous l’autorité du président de la république Mr Félix Houphouët Boigny. L’objectif de ce plan 1976-1980 en matière d’ivoirisation
consiste à assurer l’insertion des jeunes en milieu rural, contribuer à l’aménagement du territoire et à l’équilibre des comptes extérieurs, enfin le développement de la coopération industrielle avec les autres pays de l’Afrique occidentale.

S’agissant particulièrement de l’ivoirisation de l’appareil industriel, l’objectif est d’amoindrir le sous-emploi des nationaux, à augmenter leurs revenus, atténuer leur dépendance vis-à-vis de l’étranger et enfin diminuer les coûts salariaux en général.

c- Le plan quinquennal 1981-1985
  • Contexte et objectifs

Les insuffisances décelées dans la stratégie de l’aménagement du territoire adoptée au cours de la période du plan quinquennal 1976-1980 ont conduit les autorités ivoiriennes à proposer une nouvelle approche de l’aménagement du territoire pour la période 1981-1985. Le diagnostic de la politique
d’aménagement du territoire des périodes précédentes fait ressortir les limites de la conception volontariste de l’aménagement du territoire. Il s’agit entre autres, de la faible coordination des opérations sur le terrain qui empêche la maximisation de l’impact global des projets, d’une connaissance insuffisante des dynamismes des agents des régions qui inhibe les initiatives locales, d’une conception lourde et onéreuse de l’investissement et de l’absence de cadre institutionnel régionaux qui rendent plus difficile la maîtrise des processus locaux du développement.
La nouvelle politique d’aménagement du territoire alors proposée vise à maintenir les objectifs généraux de la politique d’aménagement du territoire définis au cours de la période précédente, qui ne sont pas en contradiction avec le diagnostic, mais aussi et surtout à consacrer une approche plus participative du développement. Autrement dit, une stratégie articulée autour d’une plus grande participation des populations et des autorités administratives locales et régionales au développement.
Cette approche devra également déboucher sur une nouvelle orientation en matière de structuration de l’espace et de zonage des actions. Elle a consisté donc à distinguer les équipements et les services structurants (infrastructures de transport, télécommunication, services aux entreprises….) des équipements dits non structurants (santé, enseignement, équipements sociaux…..).

4- Les programmes sectoriels

En 1975, les pouvoirs publics ivoiriens s’aperçoivent qu’il est impossible de couvrir toute la côte d’ivoire par des opérations intégrés, mais qu’en revanche l’amélioration des conditions d’existence des ruraux permettra de toucher la totalité des régions par des programmes sectoriels. C’est le cas du programme de plantation de la Société pour le Développement et l’exploitation du Palmier à huile (SODEPALM), du programme de reboisement proposé pour la période 1976-1985. Ce programme sera progressivement accéléré à partir de 1979 pour atteindre un rythme annuel de 10 hectares et sur la période de 1981 à 1985, 50 000 hectare.

5- Le PAS (Programme d’Ajustement Structurel)

L’ajustement ou le plan ou programme d’ajustement structurel est l’ensemble des mesures et actes de politique économique destinées à atteindre un objectif, celui d’assainir la situation économique d’un état et donc pour les ajustements de l’environnement économique et financier.

Le but visant les institutions de brettons Wood en instituant le PAS était de pouvoir relever le niveau le niveau économique de la côte d’ivoire.

Avec l’avènement du PAS, l’économie ivoirienne a connu quatre phases de niveau économique, mais en raison de notre sujet qui limite nos explications à 1990, nous ne pourrons pas pénétrer celles de 1989 à 1993, de 1994 à 1998 et de depuis fin 1998.

Ainsi la première phase qui par de 1981 à 1988 sera marquée par les premières tentatives de stabilisation. A cet effet deux programmes de stabilisation ont été signé. Le premier portant sur les années 1981-1983 avec pour priorité de réduire le niveau des interventions publics, passant de 15,6% du PIB à 6,2%. Le deuxième portant sur les années 1984-1986. Tous les deux programmes avaient pour objectif l’accession au privé d’une vingtaine d’entreprises publiques, le gel des salaires et l’arrêt des embauches dans la fonction publique., la hausse des prix des services publiques, la baisse des
impôts indirects (TVA) et les droits de douane.

Suite à l’application de ces différents programmes de développement intégrés adoptés par la côte d’ivoire dans l’intervalle des années 1960 à 1990, un certain nombre d’impact va se faire ressentir dans l’univers ivoirien.

II- Impacts des programmes de développement intégrés en Côte d’ivoire

Les impacts des programmes de développement intégrés en côte d’ivoire
de 1960 à 1990 ce situent à plusieurs niveaux. Nous pouvons énumérer entre
autre des impacts aux plans économique, social, éducatif etc.…

1- Au plan économique

Dans le domaine économique, les résultats des différents programmes sont dans la majeur partie positifs.
En dépit de l’évolution de la conjoncture internationale d’une part et la sécheresse qui a affecté les productions agricoles d’autre part, le taux de croissance de la production intérieur brute aura été élevé pendant le quinquennal 1971-1975. Nous notons un taux de croissance élevé et une hausse des prix. A cet effet la production intérieure brute est passée en valeur courante de 374 milliards en 1970 à 771 milliards en 1975 ; soit une progression annuelle de 15,5%.

Mais la croissance dans le secteur primaire fut faible (2,1%par an en moyenne). Dans le secteur secondaire, la progression a été moins forte (8,8% par an en moyenne). Quand au secteur tertiaire, le développement a été plus rapide que celui de l’ensemble des activités.
La période de 1975 à 19 85 sera profondément marquée par la réalisation de grands projets dans les secteurs agro industriel (complexe sucrier et papier), minier et infrastructure (programme énergétique).

Les investissements relatifs à ces projets seront effectués surtout au cours du quinquennat 1976-1980. La capitalisation au cours de cette période sera exceptionnellement forte. Pendant le quinquennat suivant, avec l’achèvement d’une partie des grands projets, les investissements publiques et privés marquent une pause et permettent de revenir à un rythme de croissance de croisière.

Aussi, malgré la continuité des actions menées, les deux périodes quinquennales successives, à savoir 1976-1980 et 1981-1985, serons contrasté, particulièrement en ce qui concerne l’investissement, les équipements financiers des agents des secteurs publics et entreprises et l’équipement des comptes externes.

2- Au plan social

Au plan social, les deux autorités régionales (ARSO et AVB) ont connu leur vitesse de croisière à partir de 1970. Dans le sud-ouest, le port a été construit ainsi que la ville de San Pedro. Dans le centre, l’AVB a contribué à doter les villes d’infrastructures de développe ment et à promouvoir les activités
agro-pastorales.

Dans le même temps, l’armature urbaine s’est développée autour de trois pôles économiques à savoir Abidjan, Bouaké et San Pedro. À ces trois pôles ses sont ajoutées les villes ayant abrité les festivités tournantes de l’indépendance pour constituer l’ébauche de l’armature urbaine nouvelle.

A ces résultats, nous pouvons ajouter l’équipement des villages.

De 1973 à 1980, sur le territoire national et dans les sept régions de programme, 2360 projets stratégiques sont réalisés pour un coût total de 6,9 milliard de franc Cfa. Aussi nous notons la réalisation de quelques châteaux d’eaux, de quelques pistes villageoises et d’abattoir. Tous ces équipements sont en particulier réalisés dans les villages-centres.

Au niveau de l’AVB, les résultats dans sont satisfaisants. Près de 80 000 personnes provenant de 250 villages sont déplacés et réinstallé dans 65 nouveaux villages. 16 000 hectares de plantation sont réquisitionnés et indemnisés et le réseau routier est largement restructuré.
Dans le domaine sanitaire, outre des progrès accomplis en médecine rurale, grâce en partie aux programmes et au FRAR, on enregistre de net progrès dans la prévention et dans l’éradication de certaines endémies. C’est le cas du programme de lutte contre l’onchocercose lancé en 1974 et étendu dès 1978 à toute la savane.
Fort est de noter que malgré les nombreux programmes de protection maternelle et infantile, l’éducation sanitaire et nutritionnelle, le couple mère enfant demeure un véritable problème jusqu’aux années 1990 dans la mesure où seulement 73 enfants sur 100 parviennent à l’âge de 5 ans.

Dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, l’on note des résultats spectaculaires. Il s’agit du bitumage de certains axes, la construction des tours administratives à Abidjan, de grandes écoles (INSET, ENSA, ENSIP) et d’édifices religieux à Abidjan (Cathédrale saint Paul).

Au niveau hydraulique, les résultats enregistrés sont impressionnants à la fin de 1980. Malgré cet effort colossale de l’Etat avec un volume d’investissement global de 74 milliards de franc Cfa au cours du dernier quinquennat 1981-1985, le besoin en matière hydraulique urbain est encor resté très important et vivement par les populations.

3- Au plan éducatif

Les effets des programmes de développement intégrés n’épargnent pas le système éducatif.
Après l’introduction du PETV en côte d’ivoire, entre la rentrée scolaire 1971-19 72 et 1981- 1982, dix ou onze générations d’écoliers ont subit cet enseignement. Selon Marcelle Amondji dans son œuvre La côte d’ivoire : de l’indépendance à l’épreuve des faits, quand les premières d’entre elles entrèrent
en 6e , on s’aperçut généralement que ces enfants parlaient aisément le français ; par contre ils étaient médiocres en orthographe, en mathématique et en sciences.

4- Les impacts des PAS

Les PAS ont eu des conséquences tant positives que négatives tant sur le niveau économique de la côte ‘ivoire et ses politiques de développement que sur la population ivoirienne.

Au titre du niveau économique et des Politiques de développement, les PAS n’ont pas atteint les objectifs qu’ils s’étaient assignés. Cela dans la mesure où la côte d’ivoire dépendant tout au long de la crise économique, de l’aide et des appuis des institutions de Breton Wood, s’est vue obligée d’adapter sa politique de développement et de suivre continuellement les PAS.

Ces programmes sont caractérisés dans leur application par une crispation politique, c’est-à-dire l’augmentation de la répression syndicale et politique et par la paupérisation expliquée par le fait du licenciement massif des travailleurs de certaines entreprises du fait de la faillite et la fermeture de d’autres. Ainsi, il peut être établi que l’avènement des PAS visant l’amélioration de l’économie ivoirienne a contribué à sa chute.

Sur le plan de l’éducation, les PAS demandant au gouvernement ivoirien de réduire les dépenses publics hors éducation et santé et les dirigeants étatiques voulant enrichir la bourgeoisie politiques et administratives au lieu de respecter les exigences du PAS, vont plutôt négliger le système éducatif et les structures qui y vont de paire. Cela se ressentira par le manque d’équipement pédagogique de base, la demande dépassée à peine des demandes d’offre, ce qui entraine un effectif pléthorique des élèves dans les écoles publiques. De plus on constat une inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi qui s’était par ailleurs rétréci.

En générale, les PAS ont entrainé la suppression de la gratuité du transport et de logement pour certains étudiants et certaine catégorie de fonctionnaires, la réduction du taux de bousiers pour les élèves et étudiants.

Les conditions de vie des populations se sont dégradées et l’on assiste à une mauvaise répartition de la population sur le territoire à cause de l’inégalité de la réparation des entreprises avec plus de 50 % de la population active se trouvant dans le sud, précisément dans la ville d’Abidjan.

Conclusion

Suite aux nombreux programmes de développement intégrés auquel la côte d’ivoire a souscrit dans l’intervalle 1960-1990, de nombreux impacts ont été enregistrés. Ces impacts sont constatés tant sous l’angle positif que négatif.

Cependant, fort est de constater que le dernier programme qui est le PAS (Programme d’Ajustement Structurel) dans son objectif de redressement économique de la côte d’ivoire va la plonger dans un coma économique profond conduisant dans les années 2000 à l’éligibilité du pays au programme PPTE.

Bibliographie

Ouvrage de référence
Dictionnaire universel
Lexique d’économie 6e
édition, 1999, Dalloz

Ouvrages généraux

BRA (Kanon Dénis), Développement appauvrissement, Paris, économica, 1985, 188p.
LOUCOU (Jean Noël), EKANZA (M’bra Simon Pierre) et ZAN (Semi-bi) S/D, Mémorial de la côte d’ivoire tome 3, du nationalisme à la notion, Abidjan, ami, 1987 ; 320p.
KOULIBALY (Mamadou), Le libéralisme nouveau départ pour l’Afrique Noire, l’Harmattan, 1992, 223 p.

Ouvrages spécialisés

AMONDJI (Marcel), La côte d’ivoire : la dépendance et l’épreuve des faits, L’harmattan, 1988, pp75-95
République de côte d’ivoire, la quinquennal de développement économique, social et culturel 1976-1980, Volume 3, NEA, Abidjan, p671

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