Exposé sur la condition de la femme africaine à travers les personnage de Malimouna, Laura, Fanta, Matou dans Rebelle de Fatou Keïta

Introduction

A l’instar d’autres femmes dans le monde, malgré les différences culturelles, sociales et historiques évidentes, les inégalités de statuts, de niveaux et de conditions de vie ; les africaines, accusent aujourd’hui des ressemblances frappantes dans leurs expériences de femme. Leurs histoires sont plurielles et il est légitime de les prendre en compte dans leurs spécificités. Elles ne partagent pas moins des situations et des conditions, des rôles et des positions.

C’est dans ce conteste que Fatou Keita écrivaine ivoirien ne pouvant pas se taire, nous présent la condition de la femme africaine à travers son œuvre ‘’Rebelle’’.

Dès lors, à travers Malimouna, Laura, Fanta et Matou nous étudierons le point de ressemblance et de divergence dans leurs conditions féminines et comment s’expriment leurs réactions face à la société.

1. Biographie et bibliographie de l’auteur

A. Biographie de l’auteur

Fatou Keïta, née à Soubré (Côte d’Ivoire) en 1955, est une écrivaine ivoirienne. Elle est docteure, enseignant-chercheur, à la faculté d’anglais de l’université Houphouët Boigny d’Abidjan. Elle est spécialiste de civilisation britannique et ancienne doyenne de ladite faculté. Elle effectue ses études primaires en France, à Bordeaux, où son père termine sa formation de chirurgien puis, poursuit ses études en Angleterre et aux États-Unis. Elle écrit surtout des nouvelles pour enfants. Avec son premier roman, Rebelle, l’écrivain aborde un sujet demeuré tabou jusqu’alors : l’excision et le tout dernier qui s’intitule » l’école du Tchologo.

B. Bibliographie de l’auteur

  • 1996: Le petit garçon en bleu, La voleuse de sourires, Conte, Edition NEI2.
  • 1997 : Sinabani la petite dernière,Conte, Edition NEI.
  • 1998 : Rebelle, Roman, Edition Présence Africaine/NEI
  • 1999: Le coq qui ne voulait plus chanter, Conte, Edition NEI.
  • 2000: Le boubou du père noël, Conte, Edition NEI.
  • 2000 : Kyatou cache ses dents, Conte, Edition NEI.
  • 2002: Le billet de 10 000 F, Conte, Edition NEI.
  • 2004: Tiratou la petite guenon, Edition NEI.
  • 2005: Un arbre pour Lollie, Conte, Edition NEI.
  • 2006: Et l’aube se leva…, Roman, Edition Présence Africaine/CEDA/NEI.
  • 2006 : la colère de la petite souris, Edition NEI/CEDA.
  • 2006 : la véritable histoire du singe, Edition NEI/CEDA.
  • 2009: Le chien qui aimait les chats!, Edition NEI.
  • 2009 : tout rond !, Edition NEI.
  • 2010: HAÏTI, sauvée par ma poupée, Edition NEI.
  • 2011: La petite pièce de monnaie, Edition NEI.
  • 1996 : Sinabani la petite dernière, Conte, Edition NEI.
  • 1996 : La voleuse de sourires, Conte, Edition NEI.
  • 1997: Le retour de la voleuse de sourires, conte, Edition NEI.
  • 2001: Les billes de Karim Conte, Edition NEI.
  • 2013: À l’école du tchologo, Edition NEI/CEDA.

C. Distinction

  • 1994: Premier prix du concours de littérature africaine pour enfant de l’ACCT avec le petit garçon bleu, (NEI 1996).
  • 1994 : Mention spéciale du Jury pour la voleuse de sourires, (NEI 1997).
  • 1997: Mention Honorable au Prix UNESCO 1997 et Prix d’Excellence de la République de Côte d’Ivoire pour la culture avec le petit garçon bleu, (NEI 1996).

2. Résumé du roman Rebelle

Rebelle traite de la condition de la femme en Afrique. Ce roman met en scène Malimouna qui, depuis son enfance, se révolte contre l’injustice et les mauvais traitements infligés à la femme africaine. La première partie du roman relate sa fuite de son village et les expériences qu’elle a vécues avec des familles d’expatriés français pour lesquelles elle travaille comme domestique pendant un certain temps. Arrivée en France, elle essaie de trouver un équilibre entre les valeurs et les traditions de son petit village en Afrique et celles du monde occidental. Dans son village, Malimouna échappera à l’excision et au mariage forcé, car son père la donne en mariage à un vieil homme alors qu’elle n’a que 14 ans. En France, elle rencontre Fanta, une Malienne dont la famille observe la culture et la tradition africaines. La mort de son enfant provoquée par une excision forcée procure à Malimouna cette motivation de sensibiliser les femmes en Afrique. La dernière partie du roman décrit son retour en Afrique et son mariage avec Karim. Elle découvre l’infidélité de son mari et décide de se révolter pour pouvoir atteindre les buts qu’elle s’est fixés. C’est alors qu’elle s’implique au sein de l’AAFD (l’Association d’Aide à la Femme en Difficulté.)

3. Étude des points de ressemblances et de divergences de Malimouna, Laura, Fanta et Matou dans leur condition féminine

A. Portrait physique

a. Malimouna

Jeune fille née d’une famille traditionnelle africaine dont la mère s’appelle matou et le père Louma. Une fille physiquement belle dont témoigne la page 29 que Malimouna semble être l’œuvre sublime du meilleur sculpteur de bois du village. Sa grande beauté attiraient même les jeune du village ensuite Malimouna est encore proclamée la plus belle de sa génération cela se voit à la page 25.

b. Laura

Personnage compasse de cette œuvre, est de la même génération que Malimouna. Elle est l’héroïne parfaite : elle est belle, intelligente, persévérante, sensible, indépendante et efficace.

c. Fanta

Personnage compasse qui enregistre une beauté élégante avec un teint claire de nature. Cette dernière nous présent un visage de très fin. Cela se voit à la page 85.

d. Matou

La mère du personnage principale (Malimouna) est une femme très courageuse, cette femme à une taille physique minuscule. Celui s’aperçoit à la page 156.

4. Quelle est la condition de la femme dans la société traditionnelle dans le rebelle de Fatou Keïta

La place de la femme est importante dans la société traditionnelle africaine. Outre son rôle de mère de famille, elle est chargée de toute la gestion de la maison. A ce niveau, les femmes assument une responsabilité sociale. Elles se considèrent souvent, malgré tout, un peu sous-estimées ou sous-valorisées. Dans les sociétés africaines traditionnelles, les femmes jouent,   un rôle mineur dans la société africaine. Il existe peu d’exemples de femmes qui soient investies de la souveraineté suprême et placées seules au sommet de la hiérarchie.

A. La femme comme agent de transmission culturelle

Ainsi, dans le cas du roman soumis à notre étude, le personnage féminin est au centre de la transmission de l’héritage culturel.

B. La femme, un agent de conservation de la culture :

Par ailleurs, la femme théâtralisée ici, peut-être considérée comme l’élément de pérennisation du clan ou de la tribu. En effet, dans La société traditionnelle, la femme y apparaît comme le personnage-source par qui naît ou se transmet une descendance.

C. La femme, moins qu’un être humain, un objet:

Dans le rebelle de Fatou Keita, la femme traditionnelle paraît moins qu’un être humain ; c’est un objet ; un être soumis à la procréation, un moyen par lequel la famille sinon les parents parviennent à leurs fins matérielles et financières et encore une personne dont les tâches, les responsabilités semblent plus de la servitude qu’autre chose.

D. La femme, un rôle de procréation :

Comme dans toutes les traditions, les femmes n’échappent pas au destin auquel on l’a souvent associé : Celui de mère, de femme au foyer avec tous les attributs qui vont avec.

En effet, l’image même de la femme, pas n’importe laquelle, celle qui met au monde des enfants, celle qui procrée, celle qui concourt à prolonger la lignée. Dans la société traditionnelle, la femme n’est considérée que pour sa capacité à élargir la tribu, sa capacité à donner « beaucoup d ‘enfants ». Le pire c’est qu’on est parvenu à faire croire à la femme que ce n’est que comme cela qu’elle pourra honorer la tradition.

E. La femme et la famille

La famille africaine est un lieu d’inculcation de valeurs et ce sont les femmes qui transmettent les valeurs culturelles à leurs enfants, dès le jeune âge, au moyen d’expressions telles que le chant, la danse, les contes etc. Malgré une éducation sexiste, les femmes grâce à leur insertion dominante dans l’entité familiale, ont une prédisposition pour la vie associative (société secrète, association de danse, tontine etc.) Qui les a souvent protégées en leur permettant d’avoir une vie relativement autonome. En dépit des tentatives de confinement dans des secteurs sociaux peu porteurs, elles sont parvenues, avec une ingéniosité extraordinaire, à transformer les handicaps en atouts.

De nos jours d’autres formes d’associations se développent sous la forme de groupements, de coopératives, de comités et leur permet de mener des activités génératrices de revenus, de suivre des formations mais aussi d’avoir un terrain favorable à l’expression. Ces organisations cohabitent avec les structures traditionnelles.

5. L’étude de l’expression de leurs réactions face à la société

En général, l’excision apparaît dans le roman, mais il est aussi identifiable dans des nouvelles, dans des pièces de théâtre et en poésie. Dans ces textes, on observe que la tension que provoque cette pratique produira un lien prééminent avec le silence. Qui dit excision dit silence ; d’une manière explicite ou implicite, les deux signes semblent aller de pair.

A. L’excision

Le roman Rebelle de Fatou Keïta nous permet d’étudier le silence du recueillement et de l’auto préservation par rapport à l’excision, point de départ d’une quête identitaire L’excision est l’origine de l’histoire et on constate sa présence enracinée dans une généalogie d’incompréhension entre les sexes. Sur l’excision, Le texte de Fatou Keïta nous présente trois points de vue, trois manières différentes de travailler motif de l’excision elle parlera de l’excision très graduellement. La voix narrative n’intervient ni n’élabore de réflexion à ce propos. Le silence, la retenue ou une réserve pudique paraît bâillonner cette voix. Dans la première moitié du roman, sous le regard de son personnage, enfant, l’excision se présente à nous comme une épreuve, comme une expérience douloureuse. Comme toute description, elle nous donne à lire une lame et un petit bout, sans verbes, sans adjectifs. Ce n’est que vers la fin du roman que sa protagoniste, déjà adulte, femme militante, presque marginale (car exceptionnelle), pourra définitivement exprimer l’excision comme une mutilation, comme une ablation, comme une injustice, comme une pratique inutile et nocive.

B. Sur le silence

Chez Keïta, l’excision est en relation intime avec le silence. L’excision qui réprime les corps entrave aussi la parole. La feinte de l’excision proposée par l’auteur nous parle du caractère illusoire de la répression physique qui en principe est véhiculée par la pratique. Ce qui fait d’une femme, une femme n’est pas une marque corporelle, mais une prise en main, par elle-même, de sa propre destinée. La quête du personnage de Keïta est par-dessus tout identitaire certes, mais aussi, c’est une quête de parole. Le personnage acquiert, par la
connaissance et par le travail, l’autonomie et la liberté, et particulièrement, la maîtrise de la parole, qui est, en quelque sorte, le triomphe sur le silence. Dans ce roman de Keïta, le silence du recueillement peut représenter la protection de soi ainsi que le contrôle de soi.

C. Le Combat d’une femme rebelle ou de toutes les femmes

L’histoire relatée dans l’œuvre est centrée sur la vie et les actes d’une femme féministe très dynamique (nommée Malimouna) qui, dès son bas âge mène une résistance constante contre un système phallocentrique incarné principalement par l’excision. Dans sa petite enfance, elle résiste et échappe vaillamment à l’excision et utilise plus tard son statut de femme non excisée comme un de ses arguments pour sensibiliser la société contre ce fléau. Elle mène cette campagne de sensibilisation contre vents et marrées et de bout en bout jusqu’à la fin de l’histoire ;

D. Position de l’écrivaine

Préoccupée par les conditions féminines, Fatou Keita raconte l’histoire de Malimouna et dénonce les pratiques dont sont victimes la plupart des jeunes filles. Elle montre les méfaits de l’excision. Dans beaucoup de pays d’Afrique, l’excision est interdite par la loi mais cette pratique est de plu en plus récurrente comme Ghana, Djibouti. Elle est présentée comme une norme.

Ce roman dégage deux thématiques importantes: la liberté des femmes, les pratiques traditionnelles.

6. Le message de Fatou Keïta dans Rebelle


En Afrique, les femmes dont la société traditionnelle a fait d’elles des êtres de seconde classe, se sont  levés  pour réclamer   leurs droits fondamentaux  et défendre leurs intérêts dans une société uniquement   monopolisée   par   les   hommes.   Dans Rebelle,   Malimouna   lutte   contre   les   abus traditionnels et l’image négative  des femmes : Le nom de Malimouna apparaissait dans les journaux, on la voyait à la télévision martelant  à  tous  qu’il  fallait  que  cessent  les  violences  faites  aux  femmes.  Violence qui, disait-elle, partaient de l’excision, en passant par le mariage forcé de  très  jeunes  filles,  l’étouffement    de  celles-ci  dans  leur  foyer  et les  brutalités domestiques qui s’ensuivaient souvent. Elles passaient aussi, soulignait-elle, par le refus du droit à l’instruction pour ces femmes » (Rebelle 189).

Le but de cette Association va en conformité avec la visée du féminisme car

: « Malimouna pouvait donc  se  donner  à  fond  à  la  lutte  qu’elle  et  ses  amies  de  l’Association  avaient  entreprise  de poursuivre. La lutte pour un mieux-être de la femme» (Rebelle179). Les femmes dans l’Association parlent des différents abus; la douleur dont elles avaient faire face depuis longtemps: «Le meeting avait eu un succès au-delà des espérances de Malimouna et  de ses   amies.  Il   y  avait  eu  un  silence   de  mort  lorsque  Malimouna  avait  raconté  les   épisodes douloureuses  de  sa  vie.  Certaines  femmes  avaient  pleuré,  se  rappelant  sans  nul  doute  leur  propre histoire avec des conséquences bien différentes pour elles» (Rebelle217).

Grâce au féminisme et l’association d’aide aux femmes en difficultés, les femmes réclament leurs droits, dénoncent les différents abus traditionnels, changent les images et les aspects négatifs de la vie des femmes: «Émue, Malimouna les remerciait c’était grâce à elles, et avec elles toutes, que les changements seraient possibles. Il fallait qu’elles restent solidaires et infatigablement concernées par  ces  injustices  institutionnalisées» (Rebelle222). A  la  fin,  elles  se  sont  libérées,  comme  le démontre  ce  propos:  «Un  homme  un  peu  plus  jeune  prôna  la  prudence.  Cette  femme –là  était  à présent une intellectuelle  et ne pouvait donc pas être traitée n’importe comment » (Rebelle228). La prise de conscience chez  la  femme  africaine dans ce roman montre que la femme africaine actuelle est prête à lutter pour se libérer. Ce n’est plus comme auparavant.

Conclusion

Au terme de notre exposé, nous pouvons conclure qu’à travers les épreuves de Malimouna, Laura, Fanta, et Matou dans son roman Rebelle ; Fatou Keïta ose faire face aux problèmes graves de la société tout en nous invitant à réfléchir sur différents problèmes tels que : l’excision, les couples mixtes, le droit des femmes à disposer de leur corps.


Cet article intitulé « Exposé sur la condition de la femme africaine à travers les personnage de Malimouna, Laura, Fanta, Matou dans Rebelle de Fatou Keïta » vous présente un exposé qui nous a été envoyé par un des nos lecteurs. Zakweli ne peut pas donc être tenu responsable quant à la qualité de son contenu.

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