Résumé du roman « Illusions perdues » de Honoré de Balzac

Nourrir les illusions, c’est le lot des provinciaux. Lucien Chardon était originaire d’Angoulême. Son père, un simple pharmacien, sauva miraculeusement de l’échafaud la jeune fille de Rübampré, la dernière représentante de cette famille noble, et reçut ainsi le droit de l’épouser. Leurs enfants Lucien et Eve ont hérité de la merveilleuse beauté de leur mère. Chardons vivait dans le besoin, mais Lucien a été aidé à se relever par son meilleur ami, le propriétaire de l’imprimerie David Seshar. Ces jeunes hommes étaient nés pour de grandes réalisations, mais Lucien surpassait David par l’éclat de ses dons et son apparence éblouissante – c’était un bel homme et un poète. La lionne laïque locale, Madame de Bergeton, attira l’attention sur lui et commença à l’inviter chez elle, au grand dam de la noblesse locale arrogante. Plus que d’autres, le baron Sixt du Châtelet était malin – un homme sans racines, mais qui réussissait à faire carrière et avait ses propres opinions sur Louise de Bergeton, qui donnait une nette préférence à un jeune homme talentueux. Et David tomba passionnément amoureux d’Eve, et elle lui répondit en retour, devinant chez ce typographe trapu un esprit profond et une âme sublime. Certes, la situation financière de David n’était pas enviable : son propre père l’a effectivement volé, vendant l’ancienne imprimerie à un prix clairement gonflé et cédant un brevet pour la publication du journal contre un gros pot-de-vin à ses concurrents – les frères Kuente. Cependant, David espérait devenir riche en découvrant le secret de la fabrication du papier bon marché. Ce fut le cas lors d’un événement qui décida du sort de Lucien : un des nobles locaux, le trouvant à genoux devant Louise, le claironna dans toute la ville et se lança en duel – Madame de Bergeton lui ordonna d’être obéissante. mari pour punir le délinquant. Mais à partir de ce moment, la vie à Angoulême lui devient dégoûtante : elle décide de partir pour Paris, emmenant avec elle le charmant Lucien. Le jeune homme ambitieux a négligé le mariage de sa sœur, sachant que tout le monde lui pardonnerait. Ève et David ont donné à leur frère le dernier argent, avec lequel il a dû vivre pendant deux ans.

Dans la capitale, les chemins de Lucien et de Madame de Bergeon se séparent – l’amour provincial, incapable de résister au premier contact avec Paris, se transforme vite en haine. La marquise d’Espard, l’une des dames les plus influentes du faubourg Saint-Germain, ne refusa pas de fréquenter son cousin, mais exigea qu’on lui enlève le jeune ridicule qu’elle avait la folie d’emmener avec elle. Lucien, comparant sa « divine » Louise aux beautés laïques, était déjà prêt à la tromper – mais ici, grâce aux efforts de la marquise et de l’omniprésent Sixte du Châtelet, il fut expulsé de la société décente avec honte. Le malheureux poète avait de grands espoirs pour le recueil de sonnets « Soucis » et le roman historique « L’Archer de Charles IX » – il s’est avéré que Paris regorge de ses écrivains rimeurs et hackers, et c’est donc extrêmement difficile pour un auteur novice pour percer. Ayant dilapidé tout l’argent, Lucien se cache dans un trou et se met à travailler : il lit, écrit, réfléchit beaucoup.

Dans une cafétéria étudiante bon marché, il rencontre deux jeunes : Daniel d’Artez et Etienne Lousteau. Le sort d’un poète faible dépend du choix qu’il fait. Lucien est d’abord attiré par Daniel, un écrivain de génie qui travaille en silence, méprisant l’agitation du monde et la gloire momentanée. Les amis de Daniel acceptent, quoique avec hésitation, Lucien dans leur cercle. Dans cette société élue de penseurs et d’artistes, l’égalité règne : les jeunes hommes s’entraident de manière désintéressée et accueillent chaleureusement toute chance de leur frère. Mais ils sont tous dans la pauvreté, et Lucien est attiré par l’éclat du pouvoir et de la richesse. Et il converge avec Etienne, un journaliste endurci qui s’est longtemps séparé des illusions de loyauté et d’honneur.

Grâce au soutien de Lusto et à son propre talent, Lucien devient employé d’un journal libéral. Il apprend rapidement le pouvoir de la presse : dès qu’il évoque ses griefs, ses nouveaux amis lancent une campagne de persécution impitoyable – de numéro en numéro, ils amusent le public avec des histoires sur les aventures de « Otter » et « Heron », en dont chacun reconnaît aisément Madame de Bergeton et Sixte du Châtelet. Sous les yeux de Lucien, le talentueux romancier Raoul Nathan s’incline profondément devant l’influent critique Emile Blonde. Les journalistes sont courtisés de toutes les manières possibles dans les coulisses des théâtres – l’échec ou le succès de la pièce dépend de la critique de la pièce. Le pire se produit lorsque les journalistes attaquent leur victime avec toute la meute : une personne qui a subi un tel bombardement est condamnée. Lucien comprend vite les règles du jeu : il est chargé de rédiger un article sur le nouveau livre de Nathan – et il est à la hauteur des attentes de ses collègues, même s’il considère lui-même ce roman comme merveilleux. Désormais, fini la pauvreté : le poète n’est pas mal payé, et la jeune actrice Coralie est passionnément amoureuse de lui. Comme tous ses amis, elle a un riche mécène : le marchand de soie Camusot. Lusto, qui vit avec Florina, utilise l’argent des autres sans un pincement au cœur – Lucien suit son exemple, même s’il comprend parfaitement qu’il est honteux d’être soutenu par une actrice. Coralie habille son amant de la tête aux pieds. L’heure de la fête arrive : sur les Champs Elysées, tout le monde admire le beau Lucien superbement habillé. La marquise d’Espard et Madame Bergeton sont stupéfaites par cette transformation miraculeuse, et le jeune homme est enfin confirmé dans la justesse de la voie choisie.

Effrayées par les succès de Lucien, les deux nobles dames passent à l’action. Le jeune duc de Retoret cherche rapidement la corde faible du poète : l’ambition. Si un jeune homme veut porter légitimement le nom de de Rübampre, il doit passer du camp de l’opposition au camp royaliste. Lucien mord à l’hameçon. Un complot se dresse contre lui, car les intérêts de beaucoup convergent : Florina veut contourner Coralie, Lusto envie le talent de Lucien, Nathan est en colère contre son article critique, Blonde veut assiéger un concurrent. Après avoir trahi les libéraux, Lucien donne à ses ennemis une grande chance de s’occuper de lui – ils lui ouvrent le feu et, dans la confusion, commet plusieurs faux pas fatals. Coralie devient la première victime : après avoir pourchassé Camusot et cédé à tous les caprices de sa bien-aimée, elle se ruine complètement, lorsque des claqueurs à gages prennent les armes contre elle, tombe malade de chagrin et perd son engagement au théâtre.

Lucien, quant à lui, dut recourir à la méchanceté pour assurer le succès de sa bien-aimée : en échange de critiques élogieuses, il reçut l’ordre de « massacrer » le livre de d’Artez. Le magnanime Daniel pardonne à son ancien ami, mais Michel Chrétien, le plus catégorique de tous les membres du cercle, crache au visage de Lucien puis le poignarde à la poitrine en duel. Coralie et sa servante Bérénice s’occupent du poète avec altruisme. Il n’y a absolument pas d’argent : les huissiers décrivent les biens de l’actrice, et Lucien est menacé d’arrestation pour dettes. En contrefaisant la signature de David Seshar, il comptabilise trois billets de mille francs chacun, ce qui permet aux amoureux de tenir encore plusieurs mois.

En août 1822, Coralie décède à l’âge de dix-neuf ans. Lucien n’a plus que onze sous, et il écrit des chansons joyeuses pour deux cents francs – seuls ces vers de vaudeville peuvent payer les funérailles de la malheureuse actrice. Le génie provincial n’a plus rien à faire dans la capitale : détruit et piétiné, il retourne à Angoulême. Lucien doit marcher la majeure partie du chemin. Il entre dans son pays natal sur les talons d’une calèche dans laquelle voyagent le nouveau préfet de Charente Sixte du Châtelet et son épouse, l’ancienne Madame de Bergeton, parvenue à devenir veuve et à se remarier. Un an et demi seulement s’était écoulé depuis que Louise avait emmené l’heureux Lucien à Paris.

Le poète rentra chez lui au moment où son gendre était au bord du gouffre. David est obligé de se cacher pour ne pas aller en prison – en province, un tel malheur signifie la dernière étape de la chute. Cela s’est passé de la manière suivante. Les frères Cuente, qui voulaient depuis longtemps reprendre l’imprimerie de Seshar et ont découvert son invention, rachètent les billets à ordre forgés par Lucien. Profitant des failles du système judiciaire, qui leur permet d’acculer le débiteur, ils ont porté à quinze les trois mille francs présentés en paiement, une somme impensable pour Seshar. David est assiégé de toutes parts : il est trahi par le compositeur Serize, à qui il a lui-même appris à imprimer, et le père grincheux refuse d’aider son fils, malgré toutes les supplications d’Ève. Il n’est pas surprenant que la mère et la sœur rencontrent Lucien très froidement, ce qui offense grandement le fier jeune homme qui était autrefois leur idole. Il assure qu’il pourra aider David en recourant à l’intercession de Madame de Châtelet, mais trahit involontairement son gendre et il est arrêté en pleine rue. Les frères Cuente concluent immédiatement un accord avec lui : il obtiendra la liberté s’il cède tous les droits de production de papier bon marché et accepte de vendre l’imprimerie au traître Serise. Ce fut la fin des mésaventures de David : après avoir juré à sa femme d’oublier à jamais ses expériences, il acheta un petit domaine et la famille trouva la paix. Après la mort du vieux Seshar, les jeunes gens héritèrent d’un héritage de deux cent mille francs. L’aîné des frères Kuente, devenu incroyablement riche grâce à l’invention de David, devient pair de France.

Ce n’est qu’après l’arrestation de David que Lucien se rend compte de ce qu’il a fait. Ayant lu la malédiction dans les yeux de sa mère et de sa sœur, il décide fermement de se suicider et se rend au bord de la Charente. Ici, il rencontre un prêtre mystérieux : après avoir écouté l’histoire du poète, l’étranger propose de reporter son suicide – il n’est jamais trop tard pour se noyer, mais il vaudrait d’abord la peine de donner une leçon à ces messieurs qui ont expulsé le jeune homme. de Paris. Lorsque le tentateur de démons promet de payer les dettes de David, Lucien lève tous les doutes : il appartiendra désormais corps et âme à son sauveur, l’abbé Carlos Herrera. Les événements qui suivirent ce pacte sont décrits dans le roman La Gloire et la Pauvreté des Courtisanes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *