Résumé du roman « Les Chouans » de Honoré de Balzac

Au début de la Vandemierre (fin septembre selon le calendrier habituel), une foule de recrues défilent de Fougères à Mayenne. Il y a quatre ans, ces localités ont été en proie à une rébellion royaliste, et Fougères a toujours été considérée comme l’un de ses centres les plus dangereux. C’est pourquoi le commandant de la semi-brigade Hulot décida d’effectuer au plus vite l’ensemble annoncé par le Directoire, mais lorsque les Bretons arrivèrent docilement au point de rassemblement, il soupçonna que quelque chose n’allait pas. La plupart des recrues ressemblent trop aux chouans, paysans royalistes menant une guérilla au nom de Dieu et du roi. Ces gens féroces en peau de chèvre regardent les officiers sous leurs sourcils, et leurs intentions sont claires : prendre possession de l’arme. L’attention d’Hulot est attirée par un sauvage trapu et envahi par la végétation, un fouet à la main : lorsqu’on lui demande de se nommer, il répond qu’il s’appelle Sneak-on-Earth. C’est un surnom du Shuan, et Hulot est renforcé dans ses soupçons : les royalistes préparent quelque chose – apparemment, cela est dû au fait qu’ils ont un leader jeune et courageux grâce à la production de « Bravo ».

Les craintes du commandant se réalisent : dès que le détachement gravit le mont Pelerina, Sneak-on-Earth siffle de manière assourdissante, et immédiatement une volée se fait entendre. Malgré l’attaque inattendue, les Bleus ripostent désespérément et un détachement de Fougères est pressé de les secourir. Parmi les royalistes, Hulot remarqua un jeune homme – un aristocrate évident dans sa posture et son comportement. De toute évidence, c’était « Bravo » – sans lui, les paysans n’auraient guère osé s’engager dans une bataille ouverte. De plus, au milieu du combat, tout le monde entendait clairement une voix de femme, incitant les Shuan à se battre avec plus d’audace. Au départ du détachement républicain, les Bretons attaquent et dévalisent le wagon-poste, au grand dam du jeune leader. Le marquis de Montoran a débarqué en France récemment et n’arrive toujours pas à s’habituer aux habitudes des chouans, ce qui agace la guerrière qui a participé à la bataille. Les paysans ne se soucient pas de ces disputes : après avoir capturé le riche d’Orgemont, qui montait dans la diligence, Vol-sur-Terre et Grab-Karavay exigent une rançon de trois cents écus – s’il n’y a pas d’argent dans deux semaines , le grincheux le regrettera amèrement. Et le marquis reçoit une lettre de Paris : des amis l’informent que le ministre de la Police Fouché compte lui envoyer une belle espionne.

Deux mois et demi plus tard, Hulot reçoit une dépêche de son général : deux compagnies doivent accompagner la voiture dans laquelle voyagent des personnes très importantes. Le vieux soldat est furieux : garder deux femmes et un fouet parisien, quel dommage ! Mais l’ordre est l’ordre : Marie de Verneuil avec la servante Francine et un gentilhomme nommé Corantin atteignent sains et saufs Alençon. A l’hôtel, ils rencontrent un officier de marine et sa mère trop jeune. Tous deux regardent Marie de près, essayant de comprendre qui elle est et pourquoi elle voyage sous escorte. La beauté de l’étranger fait forte impression sur le marin. À son tour. Marie éprouve une attirance irrésistible pour le jeune homme et ne se laisse pas arrêter, bien que Hulot reconnaisse en lui le chef des chouans. Pendant ce temps, la perspicace Francine aperçoit Furtif sur Terre caché dans la cour – c’est Pierre Leroy, son nom. Madame du Ha, accablée de jalousie, lui ordonna d’achever Marie. Francine menace Pierre d’une séparation éternelle, si au moins un cheveu tombe de la tête de sa maîtresse.

Accompagnés d’une soixantaine de soldats républicains, Madame du Gaut, son « fils » et Marie partent pour Fougères. En chemin, les jeunes tombent de plus en plus amoureux les uns des autres. Du Ga jure qu’il n’est qu’un ami de Montoran – et Marie en est très heureuse, sans toutefois vouloir entrer dans des explications. Le jeune homme propose de se reposer au château de Vivetier et donne sa parole d’honneur au noble que le « bleu » y sera en toute sécurité. Mais lorsque le comte de Bovan et Mama du Ga (la dame amoureuse de Montoran de la première partie du roman) proclament publiquement Marie une sale fille engagée par Fouché pour rechercher le chef des chouans, « Bravo » entre dans un rage terrible : les soldats républicains sont traîtreusement tués, et Marie s’amuse des paysans – elle est sauvée d’un sort terrible par Sneak-on-Earth, qui a peur de perdre Francine. De retour au verre de vin, Marie ne pense qu’à se venger et est même prête à recourir à l’aide du détesté Korantin, le bras droit de Fouché. Mais devant ses yeux, elle a toujours un regard de feu et le beau visage du marquis de Montoran.

La ville de Fougères s’élève sur une falaise abrupte. Cinq jours après le massacre de Vivetier, Marie, marchant le long du boulevard au coucher du soleil, remarque la « Molodtsa » dans la vallée et décide de le traquer. De nombreux Shouans se sont rassemblés aux abords de la ville et se préparent à l’assaut. Marie tombe rapidement et s’éloigne d’elle avec horreur, la prenant pour un fantôme. Consciente enfin du danger, la jeune fille se réfugie dans la première maison qu’elle rencontre et devient témoin. scène effrayante : Grab-Loaf et Sneak-on-Earth torturent d’0r-gemon, qui n’a jamais payé la rançon. Quand Marie apparaît, les chouans se dispersent, et le vieil homme la fait sortir par un passage secret et lui donne le mot de passe pour qu’elle puisse se cacher dans la cabane de Naley-Zhban, prêt à servir à la fois le « blanc » et le  » bleu ». Pendant ce temps, les républicains, repoussant l’attaque, passent à l’offensive et le comte de Bovan court se cacher à Naley-Zhban. Le faisant prisonnier avec l’aide d’un des soldats, Marie lui prouve qu’elle est la fille du duc de Verneuil. L’aristocrate écrasé regrette de l’avoir insultée dans Vivetier, et Marie exige qu’elle soit blanchie devant tous les royalistes. Puis le comte invite la jeune fille à un bal dans son domaine de Saint-James, où son apparence fait sensation : tout le monde s’étonne à la fois de sa beauté et de sa noble naissance. Montoran supplie son bien-aimé de lui pardonner, et Marie, dans un accès de remords, avoue tout : on lui a imposé un rôle ignoble, mais elle renonce au passé – bien sûr, le marquis ne peut plus l’épouser, mais elle ne lui donnera pas entre les mains des bourreaux. Le « Bravo » choqué ne la retient pas, et elle rentre à Fougères avec un profond chagrin.

Le lendemain, Naley-Zhban vient la voir – à deux heures le marquis l’attendra dans la cabane. Malheureusement, le Corantin qui entra à ce moment reconnaît le Shuan. Quand Marie, pleine d’entrain, va à un rendez-vous, les « bleus » la suivent – afin de tromper les paysans, ils se déguisent en Bretons, et la femme de Naley-Zhbana, les prenant pour les siens, trahit involontairement « Bien joué ».  » Et les amoureux ne peuvent pas se regarder : tout est derrière – à la fois la suspicion mutuelle et le ressentiment. Montoran annonce à Marie que demain ils seront mariés par un curé dans sa maison de Fougères, puis qu’ils quitteront ces lieux profanés par une guerre sans merci. A ce moment, les soldats se faufilent jusqu’à la maison, mais le marquis perce miraculeusement leurs rangs. Frustré, Koranten se rend compte que désormais on ne peut plus se passer de l’aide de Mari : cependant, cela convient à un espion intelligent : il doit jeter une fille fière dans la boue pour s’en emparer. Marie ne connaît pas l’écriture du marquis, et Corantin griffonne un faux message dans lequel Montoran assure à Madame du Gaut qu’il a gagné le pari : la jeune fille corrompue est prête à se rendre à lui. Marie reçoit cette lettre, prétendument interceptée des Chouans, et la lumière diminue devant ses yeux. Elle prend la décision finale : le marquis qui l’a trahie doit mourir.

Hulot et Corantin préparent soigneusement une embuscade. Le fils de Naley-Zhbana devient leur messager : Sneak-on-Earth et Grab-Karavay ont coupé la tête de son père, accusé de trahison, et la mère, brûlante d’une soif de vengeance, a elle-même emmené le garçon au « bleu »  » avec l’ordre de tuer Shuan. Sans méfiance, Montoran vient vers Marie, accompagné de trois personnes. En voyant le prêtre et les témoins, la jeune fille tombe à genoux en criant « Je suis désolée! » Le Saint-Père célèbre la cérémonie du mariage : Marie est inhabituellement pâle, mais à un moment aussi solennel cela ne surprend personne. La première nuit de noces approche pour les époux, et seule Marie sait qu’il ne leur reste que six heures à vivre. À l’aube, ils entendent soudain le cri d’un hibou et l’espoir se réveille dans le cœur de Mari : Furtif sur Terre a réussi à atteindre la maison. Montoran enfile une robe Chuan et Marie, dans un élan altruiste, enfile son costume. Une volée est tirée, puis des tirs viennent de quelque part au loin. Les militaires informent Hulot que le « Bon gars » a reçu une balle dans la tête. Enlevant son chapeau au marquis imaginaire, le commandant aperçoit les longues tresses noires de Marie de Verneuil. Bientôt, ils amènent Montoran avec les jambes cassées – il est placé à côté de sa femme sur un lit de camp. Le marquis mourant demande à Hulot d’informer son jeune frère de sa mort : qu’il serve le roi, mais ne lève jamais les armes contre la France. Et le vieux soldat dit à Koranten de s’enfuir et de ne plus jamais le croiser sur la route. Pour un espion, cette menace ne veut absolument rien dire, Hulot fait partie de ces honnêtes gens qui ne feront jamais carrière.

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