Un prix Nobel de la paix entaché de sang

On a été nombreux, partout dans le monde, à nous battre pour une femme privée de liberté et persécutée dans son pays et pour son pays. On a été nombreux à applaudir que le prix Nobel de la paix lui soit octroyé. On a été nombreux à nous féliciter que son pays se libère de la junte militaire dictatoriale et que notre héroïne soit élue et devienne premier ministre. Mais, nous sommes tombés du sommet de nos espoirs quand l’héroïne d’hier devient l’oppresseur du jour. C’est, en effet, sous le règne de Aung San Suu Kyi que le gouvernement et l’armée birmans engageant le nettoyage ethnique contre la minorité musulmane apatride des Rohingyas en Birmanie par viols en réunion, tortures, persécutions et massacres à faire rougir Hitler. Menées par des groupes extrémistes boudhistes depuis 2012, ces violences en termes de génocide sont actuellement reprises par l’armée sur ordre du gouvernement. Le silence de la communauté internationale sur cette tragédie serait-il une façon courtoise d’accuser un Prix Nobel de la paix de participer à un génocide ou s’agit-il de laisser faire tant qu’il s’agit d’une minorité dont la religion est objet de fustigation?

Dini Nassur

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