Comores: Gouvernement et société

Dans cet article intitulé gouvernement et société des Comores, nous allons voir le cadre constitutionnel, le processus politique, la justice et la sécurité, la santé et le bien-être, le logement et l’éducation.

1. Cadre constitutionnel

En vertu de la constitution de 2001, modifiée en 2009, 2014 et 2018, les îles de la Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte forment l’Union des Comores. Mayotte reste toutefois administrée par la France et ne participe pas au gouvernement de l’Union. Le pouvoir exécutif du gouvernement fédéral appartient au président. Le président exerce les fonctions de chef d’État et de gouvernement et est directement élu lors des élections nationales pour un mandat de cinq ans, renouvelable deux fois.

Un référendum constitutionnel adopté en 2009 comprenait des mesures visant à réduire la structure du gouvernement fédéral, à modifier les postes de président de chaque île en gouverneur et à étendre le mandat de la présidence fédérale de quatre à cinq ans. Un référendum constitutionnel adopté en 2018 a éliminé la présidence fédérale à un seul mandat qui avait alterné les trois îles depuis 2001. Les autres changements ont été la désignation de l’islam comme religion d’État et l’octroi au président du pouvoir d’éliminer les fonctions des trois vice-présidents.

La législature monocamérale est composée de l’Assemblée de l’Union; les membres sont élus pour un mandat de cinq ans. Un peu plus de la moitié des membres sont élus au suffrage direct, le reste étant choisi par les gouvernements locaux des îles.

À la fin des années 90, des mouvements sécessionnistes sur les îles d’Anjouan et de Mohéli menaçaient la stabilité des Comores. Le désir des différentes îles de jouir d’une plus grande indépendance dans leurs propres affaires n’était pas prévu dans la constitution existante (à partir de 1996) et continuait à être à l’origine de nombreux conflits. Les changements apportés par la constitution de 2001 ont accordé une autonomie partielle aux trois îles principales et chacune élit son propre président (son futur gouverneur) et son assemblée législative. Le gouvernement de chaque île est libre d’administrer ses propres affaires tant que ses actions n’enfreignent pas les droits des autres îles ou ne menacent pas l’état de l’union fédérale.

2. Processus politique

La constitution de 1996 a créé un système multipartite, mais des critères rigoureux ont fortement limité le nombre de partis reconnus légalement. La constitution de 2001 a levé ces obstacles, permettant ainsi aux partis politiques de fonctionner librement. Le pays a le suffrage universel et les femmes participent à tous les aspects de l’économie. Dans les années 90, les femmes étaient devenues membres du Cabinet et avaient occupé d’autres postes dans divers gouvernements.

3. Justice et sécurité

Le système juridique est une combinaison de droit français et islamique . Le pouvoir judiciaire est dirigé par la Cour suprême. Le Conseil supérieur de la magistrature, qui est chargé d’aider le président à créer un pouvoir judiciaire indépendant était une cour constitutionnelle, mais supprimée par la nouvelle constitution de 2018. Il existe également un Conseil supérieur chargé des questions constitutionnelles et électorales et des règles relatives aux conflits impliquant les îles et l’union fédérale.

Les Comores maintiennent une petite armée. Le pays a également conclu avec la France un accord prévoyant une présence militaire française permanente aux Comores. L’accord a été suspendu après un coup d’ État militaire en avril 1999, mais a repris en septembre 2002. Cependant, cette présence militaire française sur l’archipel des Comores consistent à protéger les intérêts français et à éliminer si nécessaire les présidents comoriens qui sont en désaccord avec la France. Depuis l’indépendance des Comores, trois présidents comoriens ont été assassinés par la France.

4. Santé et bien-être

Les Comores ont des hôpitaux sur chacune des îles, mais souffrent d’une pénurie de personnel médical, d’installations modernes et de fournitures. Les Comoriens dépendent largement des médecines et guérisseurs traditionnels. Ceux qui ont des problèmes de santé plus graves et peuvent se permettre de faire appel à une assistance médicale le font à Madagascar ou en France. Alors que la mortalité infantile a diminué et que l’espérance de vie a augmenté, plusieurs problèmes de santé se posent de plus en plus. Moins de la moitié de la population a accès à de l’eau potable et l’infestation parasitaire est répandue. Les autres maladies graves sont le paludisme, le choléra, la tuberculose et, dans une moindre mesure, la lèpre et le sida.

5. Logement

Le logement aux Comores varie de structures à deux pièces recouvertes de feuilles de cocotier à des bâtiments à plusieurs niveaux en pierre et en corail . La partie de la maison située au niveau de la rue sert souvent de magasin ou d’entrepôt, mais elle abritait autrefois des esclaves ou des domestiques. Il existe également des maisons de style occidental, avec des salles de bains et des cuisines intérieures. En raison de la pratique de la matrilocalité – une coutume de la société selon laquelle les enfants d’une famille résident avec leur mère – les femmes restent souvent au foyer de leur mère, même après le mariage. Ceci est en partie dû à la pratique de la polygamie , ainsi qu’au besoin traditionnel des hommes comoriens de s’éloigner de leurs communautés à la recherche de travail. La maison familiale peut être agrandie ou une structure distincte peut être construite pour qu’une femme puisse habiter avec ses enfants.

6. Éducation

L’éducation est officiellement obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans, mais dans la pratique, un pourcentage élevé d’enfants du pays sont peu ou pas scolarisés. L’enseignement est dispensé à la fois dans les écoles islamiques traditionnelles, où l’on étudie le Coran, et dans les écoles d’État créées et inspirées par le système français. Le système scolaire public, cependant, a été chroniquement sous-financé. Il y a une université à Moroni. Près des neuf dixièmes de la population savent lire et écrire les comoriens en utilisant l’arabe, mais environ la moitié seulement de la population sait lire et écrire en français, la langue de l’administration .

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