Résumé de « Le Bourgeois gentilhomme » de Molière
Le Bourgeois gentilhomme, œuvre emblématique de Molière, se distingue par sa brillante fusion entre la comédie et la musique. Dans cette pièce, l’auteur dresse un portrait satirique d’un bourgeois riche, Monsieur Jourdain, désireux d’atteindre le statut de nobliau. Molière, par son humour incisif, dépeint les travers d’un homme qui aspire à l’aristocratie tout en restant désespérément ancré dans sa bourgeoisie d’origine. Ce chef-d’œuvre rencontre un vif succès sous le règne de Louis XIV, qui le présente à sa cour, souvent réticente face à la moquerie qui en ressort.
Monsieur Jourdain, issu d’un milieu modeste, est fier de sa fortune nouvellement acquise. Son désir de se conformer aux manières des nobles le pousse à revoir complètement son mode de vie. Afin de se conformer à son nouveau statut, il s’adonne à diverses activités, telles que le maniement des armes, la danse, la musique et même la philosophie. Ces efforts, bien que louables, relèvent souvent de la comédie, tant il semble déconnecté des réalités qui l’entourent.
Dans sa quête désespérée pour prouver sa valeur aux yeux des nobles, Monsieur Jourdain succombe au charme de Dorimène, une marquise veuve. Cependant, la situation se complique lorsque Dorimène se retrouve sous le toit de Jourdain, à l’abri des manigances de son amant, un comte manipulateur qui souhaite tirer profit de la naïveté du bourgeois et de la marquise. Ce triangle amoureux exacerbe l’absurde, caractéristique de la comédie de Molière.
Les personnages féminins de la pièce, tout en se moquant de Monsieur Jourdain, éprouvent également une inquiétude face à son obsession pour la noblesse. Sa femme et sa servante, Nicole, tentent de lui faire réaliser qu’il doit se concentrer sur des enjeux plus importants, notamment le mariage de leur fille, Lucile, avec Cléonte. Ce dernier, cependant, n’est pas un gentilhomme aux yeux de Jourdain, qui voit d’un mauvais œil cette union.
Pour réaliser son amour pour Lucile et fort de la complicité de son valet Covielle, Cléonte décide d’infiltrer le monde des illusions de Monsieur Jourdain. Il se fait passer pour le fils du Grand Turc, usurpant un statut qui émerveille Jourdain. Ce dernier, flatté par cette promesse de noblesse, lui accorde sa bénédiction. L’absurdité de la situation atteint son paroxysme lorsqu’il est nommé « Mamamouchi », titre prestigieux attribué lors d’un burlesque rite turc orchestré par Covielle et ses acolytes.
Le Bourgeois gentilhomme demeure une œuvre intemporelle explorant les thèmes de l’ascension sociale et du désir de reconnaissance. À travers des personnages colorés et des situations cocasses, Molière illustre avec brio la prétention et la vanité, tout en nous rappelant l’importance de rester fidèle à soi-même. La pièce, jouée avec succès au XVIIe siècle, continue d’inspirer et de divertir, prouvant que la comédie peut être a la fois un miroir et une critique des mœurs de la société.