Résumé du roman « Sans Famille » d’Hector Malot
Sans Famille est un roman français d’Hector Malot paru en 1878.
Premier tome
À Chavanon et à Paris
Un jour, Barberin trouve à Paris un petit garçon. Le petit garçon porte de très beaux vêtements, ses parents sont donc riches. Barberin propose de s’occuper de l’enfant, espérant obtenir une belle récompense. Il donne le petit garçon à sa femme et l’appelle Rémi.
Barberin est blessé dans un accident. Il accuse son employeur et espère obtenir une compensation financière lors d’un procès. Le procès coûte très cher et Barberin dit à sa femme de vendre sa vache (sa principale source de richesse) et de se débarrasser de Rémi. Elle fait le premier choix.
L’histoire commence quand Rémi a huit ans. Barberin rentre à la maison à l’improviste, amer et sans le sou, après avoir perdu son procès. Il voit que Rémi est toujours là et décide de s’en débarrasser lorsqu’il rencontre dans le pub local un artiste ambulant, Signor Vitalis, qui voyage avec trois chiens Capi, Zerbino et Dolce – et un singe, Joli-Coeur. Vitalis propose à Rémi de prendre son apprentissage contre de l’argent.
Voyage avec Vitalis
Rémi quitte la maison de son enfance, sans même avoir eu l’occasion de dire au revoir à sa mère adoptive (qui aurait tout fait pour empêcher la transaction) et se lance dans un voyage sur les routes de France. Vitalis est un homme gentil, certainement de meilleure compagnie que Barberin, et apprend à Rémi à jouer de la harpe et à lire.
Ils se dirigent vers l’ouest, via Murat (où Vitalis lui parle du prince de Naples, beau-frère de Napoléon, qui en est originaire). Prochain arrêt : Ussel où Rémi est équipé pour sa nouvelle vie, notamment des chaussures qu’il n’a jamais possédées auparavant. La première grande ville en direction du sud est Bordeaux, après quoi ils traversent le marécage des Landes en direction de Pau.
À la rencontre des Milligan
A Toulouse, Vitalis est mis en prison après un incident avec un policier qui se montre brutal envers Rémi. Il n’est pas facile pour un enfant de dix ans de se nourrir et de nourrir quatre animaux dont il a la charge, et ils sont presque affamés lorsqu’ils rencontrent le « Swan » – un petit bateau fluvial appartenant à Mme Milligan et à son fils malade Arthur. Rémi est recueilli pour divertir le garçon malade, et il devient presque un membre de la famille. Ils voyagent vers Montpellier et la Méditerranée sur le Canal du Sud. Rémi apprend l’histoire de son mari décédé et de son beau-frère, qui, selon la loi anglaise, devait hériter de toute la fortune de son frère s’il mourait sans enfant. Un enfant antérieur avait disparu et n’a jamais été retrouvé (sous la responsabilité de ce James Milligan), mais peu de temps après la mort du mari, Arthur est né.
Deux mois plus tard, Vitalis est libéré de prison, Mme Milligan lui paye le voyage en train jusqu’à Cette. Rémi et les Milligan voudraient rester ensemble, mais Vitalis pense qu’il vaut mieux que Rémi soit libre, et ils se disent donc au revoir. Cependant, Mme Milligan juge que Vitalis est un homme très gentil et honnête.
Trois animaux de Vitalis meurent
Ils passent par Tarascon, Montélimar, Valence, Tournon, Vienne, Lyon, Dijon et Chalon pour rejoindre Paris, mais l’hiver les rattrape à 50 kilomètres de Troyes, et lors d’une tempête de neige, Zerbino et Dolce sont attaqués par des loups dans les bois, et Joli-Cœur attrape une pneumonie.
Pour tenter de récolter des fonds pour le docteur, Rémi et Vitalis donnent un spectacle et Vitalis chante. Rémi n’a jamais entendu Vitalis chanter et n’est pas le seul à être déconcerté : une jeune femme apparemment riche dit à Vitalis qu’elle est émerveillée d’entendre sa voix merveilleuse. Vitalis réagit avec colère. Il explique son talent à la dame en lui disant qu’il était autrefois le serviteur d’un chanteur. Il ne montre aucune reconnaissance lorsque la dame donne une pièce d’or à Capi. Ils reviennent à Joli-Cœur avec l’argent, mais il est trop tard, Joli-Cœur est mort.
Garofoli
Ils continuent leur voyage vers Paris. Vitalis décide de laisser Rémi avec un autre « padrone » pour l’hiver, pendant qu’il dresse de nouveaux animaux avec l’argent de la vente. Ce « padrone » est un homme qui fait travailler pour lui un groupe de garçons, vendus par leurs parents pauvres. Garofoli n’est pas à la maison, et Vitalis dit à Rémi d’attendre là-bas, et qu’il sera bientôt de retour. Rémi passe deux heures horribles dans la maison de la rue Lourcine – attendant Garofoli et discutant avec un garçon d’apparence maladive, Mattia, qui tient la maison parce que Garofoli le croit trop stupide et incapable de travailler dehors. Il garde également la marmite fermée à clé pour que Mattia ne puisse pas y manger.
Lorsque les autres garçons et Garofoli reviennent, Rémi est témoin des terribles sévices infligés par Garofoli à ceux qui ne ramènent pas à la maison la somme d’argent requise : il les bat et les affame. Lorsque Vitalis revient et voit comment les garçons sont fouettés, il dit à Garofoli qu’il pourrait aller à la police, mais Garofoli menace de dire à certaines personnes « un seul nom qui ferait rougir de honte Vitalis ». Vitalis emmène Rémi, étonné et reconnaissant, loin de lui. Cet acte d’amour coûte la vie à Vitalis. Cette nuit-là, incapables de trouver un endroit où loger, Vitalis et Rémi s’effondrent dans la tempête de neige sous une clôture après avoir cherché en vain un accès à un abri dans une carrière de pierre.
Avec les Acquins
Rémi se réveille dans un lit, entouré de gens : un homme, le jardinier Pierre Acquin, deux garçons Alexis et Benjamin, deux filles Étienette (Martha) et la petite muette Lise, âgée de 5-6 ans, qui regarde Rémi avec des « yeux parlants ». Rémi apprend la terrible vérité : Vitalis est mort. Pour tenter de découvrir son identité, les policiers emmènent Rémi chez Garofoli, qui lui révèle la vérité : Vitalis était le célèbre chanteur italien Carlo Balzani. En vieillissant, il a perdu sa voix et était trop fier pour chanter dans des salles moins fréquentées. Il a décidé de disparaître et de prendre l’identité de Vitalis.
La famille accueille Rémi et Capi. Rémi adore particulièrement Lise. Il lui apprend à lire et joue de la harpe pour elle. Lise adore une chanson napolitaine en particulier. Rémi devient jardinier et s’ensuivent deux années de dur labeur et de joyeux dimanches. Puis une terrible tempête de grêle détruit la vitre de la serre et Acquin se retrouve endetté envers l’homme à qui il a emprunté pour acheter son entreprise. Il ne peut pas payer et doit entrer dans une prison pour dettes. Les enfants doivent aller chez des oncles et des tantes, dans plusieurs villes françaises. Bien que les enfants insistent pour que Rémi fasse également partie de la famille, aucun oncle et tante ne veut ou ne peut s’occuper de Rémi. Le cœur brisé, jurant à ses frères et sœurs de venir rendre visite à leur père et de lui apporter de leurs nouvelles, Rémi prend sa harpe et Capi et prend la route.
Deuxième volume
Mattia
Rémi décide de partir vers le sud, en direction de Fontainebleau. Mais il n’est pas parti depuis longtemps lorsqu’il rencontre un compagnon, Mattia, le garçon de Garofoli, qui meurt de faim près d’une église dans les rues de Paris. Garofoli est en prison pour avoir battu à mort un autre garçon. Mattia supplie Rémi de le prendre dans sa troupe. Rémi a peur : avec lui, Mattia risque de mourir de faim autant que tout seul. Mais Mattia le convainc qu’à deux, on ne mourra jamais de faim car l’un aide l’autre. Ainsi, la troupe de Rémi se compose désormais de deux musiciens de douze ans et d’un chien.
Mattia se révèle être un violoniste doué, il joue aussi d’autres instruments et a appris quelques tours en travaillant quelque temps dans un cirque. Les garçons réussissent au printemps dans les mariages et les festivals, leurs talents sont appréciés et Rémi prend le projet d’aller rendre visite à la mère Barberin et de lui acheter une vache (en remplacement de celle qu’elle a été obligée de vendre au début de l’histoire).
Exploitation minière
Comme une vache coûte cher, Rémi prévoit un itinéraire via Corbeil, Montargis, Gien, Bourges, Saint-Amand et Montluçon où ils gagnent beaucoup d’argent avant de rendre visite à Alexis, qui vit maintenant avec son oncle Gaspard (le frère du père Acquin) dans la ville minière de Varses, et travaille dans la mine avec son oncle. Quand Alexis est blessé et incapable de travailler pendant un certain temps, Rémi se porte volontaire pour le remplacer. L’un des mineurs est surnommé magister ; c’est un vieil homme sage. Il devient un bon ami et il lui explique l’histoire du charbon.
Un jour, la mine est inondée par la rivière Divonne qui coule au-dessus. Sept mineurs, dont l’oncle Gaspard, le magister et Rémi, trouvent refuge, mais sont pris au piège. Ils attendent les secours, mais n’imaginent pas le temps qui passe, affamés et effrayés. L’un des hommes avoue un crime, se rend responsable du désastre et se suicide. Ils finissent par passer quinze jours sous terre – et sont enfin sauvés. Capi est fou de joie, Mattia est en larmes. Il dit qu’il n’a jamais cru que Rémi pouvait être mort, et Rémi est fier de la confiance inébranlable de son ami en lui. Cet incident montre l’état terrible du travail des enfants dans la France du XIXe siècle.
Rémi veut que Mattia apprenne la musique et ils rendent visite à un coiffeur-musicien. M. Espinassous est émerveillé par le grand talent de Mattia et tente de le convaincre de rester et d’apprendre, mais Mattia ne veut pas quitter Rémi.
Une vache pour la mère Barberin
Les garçons se dirigent alors vers leur visite chez la mère adoptive de Rémi. Ils décident d’abord de visiter Clermont Ferrand, puis au sud-ouest, les villes thermales de Saint Nectaire, Mont-Dore, Royat et Bourboule où ils peuvent gagner beaucoup d’argent, vers la vache de la mère Barberin. Lorsqu’ils passent par Ussel, non loin de Chavanon, ils s’assurent qu’ils n’achèteront pas une mauvaise vache, et demandent l’aide d’un vétérinaire. Le vétérinaire est très sympathique et les garçons achètent une vache magnifique.
Dans la ville voisine, les garçons sont accusés d’avoir volé la vache. Pourquoi deux musiciens de rue auraient-ils une vache, après tout ? Ils expliquent leur histoire au maire. Le maire connaît la mère Barberin, il a entendu parler de l’accident dans la mine et il est prêt à croire que les garçons sont honnêtes. Pour s’en assurer, le vétérinaire est appelé à témoigner et les garçons peuvent continuer leur voyage.
Rémi et la mère Barberin se retrouvent enfin. La mère Barberin dit à Rémi que Jérôme est à Paris à la recherche de Rémi, car ses vrais parents semblent le rechercher. Cependant, la mère Barberin ne sait pas grand-chose, car Jérôme ne lui a jamais donné aucun détail. Rémi est impatient de connaître ses vrais parents. Rémi et Mattia décident de retourner à Paris et de retrouver Barberin. Sur la route de Paris, ils passent par Dreuzy, où ils rendent visite à Lise Acquin. Rémi et Lise s’aiment beaucoup.
Les Driscolls
Lorsque les garçons arrivent à Paris, ils apprennent que Jérôme est mort. Rémi écrit une lettre à Mère Barberin. Celle-ci lui répond en y joignant une lettre envoyée par Jérôme avant sa mort. Elle mentionne l’adresse du cabinet d’avocat de Londres, chargé de rechercher Rémi. Les garçons prennent un bateau pour Londres, où ils sont conduits directement chez les parents de Rémi. Ils s’appellent Driscoll.
Rémi est terriblement déçu : les Driscoll sont froids avec lui ; son père garde les garçons enfermés. Ils se révèlent être une bande de voleurs et utilisent Capi pour les aider dans leur travail.
Les Driscoll reçoivent un visiteur, un homme qui semble intéressé par Rémi, mais Rémi ne comprend pas assez bien l’anglais. Le visiteur ne rencontre pas Mattia, mais Mattia entend leur conversation. James Milligan semble être l’oncle d’Arthur. Il espère qu’Arthur mourra, afin d’hériter de la fortune de son défunt frère. Les garçons conviennent qu’il faut prévenir Mme Milligan, mais ils ne savent pas où la trouver. Mattia rencontre Bob, un clown/musicien du cirque. Bob s’avère être un bon ami.
À la recherche des Milligan
Lorsque Rémi est accusé d’un vol commis par les Driscoll, Bob et Mattia l’aident à s’évader de prison. Avec l’aide du frère de Bob, un marin, ils retournent en France à la recherche de Mme Milligan, afin de la prévenir de la présence de son beau-frère. Ils commencent par remonter la Seine, car le « Cygne » est un bateau remarquable ; ils apprennent bientôt que des gens l’ont aperçu. Ils suivent la piste le long des rivières et des canaux.
En chemin, ils passent par Dreuzy où ils espèrent revoir Lise. Mais ils apprennent que l’oncle de Lise est décédé et qu’une gentille dame anglaise, qui a voyagé en bateau, s’est proposée pour s’occuper de Lise. Rémi et Mattia suivent la trace du « Cygne » à travers la France jusqu’à la frontière suisse. Ils trouvent le bateau abandonné, car il n’a pas pu remonter le fleuve, et la famille continue son voyage en carrosse, probablement jusqu’à Vevey. Lorsqu’ils arrivent à la ville où « l’Anglaise avec le garçon malade et la fille muette » sont censés se trouver, ils se mettent à chanter près de chaque clôture. Cela prend plusieurs jours.
Un jour, Rémi chante sa chanson napolitaine et entend un cri et une voix faible qui continue la chanson. Ils courent vers la voix et trouvent Lise, dont la voix lui est revenue lorsqu’elle a entendu son Rémi perdu depuis longtemps. Les garçons découvrent maintenant que James Milligan est également là et Rémi a peur de le rencontrer, mais James ne connaît pas Mattia et il peut donc raconter leur histoire à Mme Milligan. Mme Milligan devine que Rémi pourrait être son fils aîné perdu, mais dit à Mattia de garder le secret jusqu’à ce qu’elle en soit sûre. Elle fait en sorte que les garçons séjournent dans un hôtel, où ils peuvent avoir beaucoup de nourriture, des lits confortables et recevoir la visite d’un coiffeur et d’un tailleur.
La villa
Quelques jours plus tard, Mme Milligan invite les garçons dans sa villa où ils rencontrent Mère Barberin, que Mme Milligan a envoyée chercher. Mère Barberin montre les vêtements de bébé de Rémi que Mme Milligan reconnaît comme étant ceux que portait son fils lorsqu’il a été volé. Mme Milligan déclare joyeusement que Rémi est son fils, pour rejoindre sa « mère, son frère et ceux qui t’ont aimé dans ta misère (Lise et Mattia) ». Il est clair que M. Driscoll avait volé le garçon pour travailler pour James Milligan.
L’histoire se termine bien : Rémi retrouve sa famille biologique et découvre qu’il est l’héritier d’une fortune qui lui permet d’aider ceux qui l’ont aidé auparavant. Cristina, la petite sœur chérie de Mattia, est envoyée d’Italie et ils grandissent tous ensemble. Arthur se rétablit et devient un athlète gentleman, Mattia un violoniste célèbre. Vitalis est honoré à titre posthume et on se souvient à nouveau de lui sous le nom de Carlo Balzani. La famille Acquin étant réunie après la libération de leur père de la prison des déportés, Rémi épouse Lise et ils ont un fils prénommé Mattia, et Mère Barberin devient sa nounou. Alors que la famille Driscoll se séparait des crimes, Rémi était soulagé que le grand-père de Kate continue à l’élever.